Rester enfermés. Devoir cohabiter. Ou faire face à la solitude. Pour chacun d’entre nous, le confinement est une épreuve à supporter. Si pour certains, être coupé du reste du monde est une situation comme une autre, pour d’autres, le confinement peut s’avérer être un véritable enfer. L’angoisse, la peur, le stress. Beaucoup d’émotions peuvent naître chez les individus, notamment chez les plus fragiles d’entre nous.
Depuis le début du confinement, je pense à ces personnes. Ces personnes seules, ou qui se sentent seules. Ces personnes atteintes de maladies mentales, celles qui traversent simplement des périodes de troubles et de désespoir. Comment font-elles pour gérer cette solitude, désormais obligatoire et imposée ? Selon RFI, le confinement qui s’éternise en Chine entraînerait des souffrances psychologiques inévitables. Doit-on s’attendre au même constat en France ? Pour Tania Klein, psychologue à Strasbourg, on ne peut pas savoir à l’avance les dégâts psychologiques que le confinement va engendrer sur les Français : « On est dans une situation floue. On ne sait pas combien de temps ça va durer, combien de personnes vont être touchées. Ce flou est anxiogène pour les personnes fragiles. Et qu’est-ce que cette situation va réactiver en chacun de nous ? Cela dépend. Chacun va devoir apprendre à gérer ses émotions. Toutes les activités que l’on fait pour extérioriser, comme le sport par exemple, sont interdites. Alors pour l’instant, on doit faire avec nos peurs et nos angoisses ».
De possibles retrouvailles
La situation risque également de devenir compliquée pour les personnes aux familles dysfonctionnelles. Vivre en communauté n’est pas donné à tous et ces Français vont devoir s’adapter au « vivre ensemble ». Mais peut-être que cette période de quarantaine que nous vivons est la solution à de nombreux problèmes intrafamiliaux. Pour la psychologue Laure Raffray, domiciliée près de Montpellier, ce confinement aura forcément des conséquences et ce sera quitte ou double : « Cette situation pourrait permettre à des familles ou des couples qui connaissent des tensions de se retrouver. Pour certains groupes qui connaissent de très fortes tensions, la séparation sera d’autant plus importante et amplifiée avec le facteur stress. Pour d’autres, l’isolement va permettre de poser des choses, de se parler. C’est peut-être le bon moment pour s’asseoir et discuter. Il faut que chacun soit en mesure de s’écouter ».
En attendant que la vie ne reprenne son cours, les psychologues restent disponibles pour leurs patients. Laure Raffray rappelle que les réseaux sociaux restent un bon moyen pour les citoyens les plus isolés de rester ancrés dans la réalité.