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Venom, la chute d’un anti-héros ultra populaire

L’adaptation cinématographique de l’ennemi de Spider-Man est arrivé dans les salles obscures françaises depuis hier. Et les craintes ressenties à l’approche du film se sont avérées justifiées…
Le doute planait après les récents propos tenus par Tom Hardy. L’acteur principal du film a avoué le 1er octobre dernier lors d’une interview pour la chaîne YouTube Comics Explained qu’«il y a entre 30 et 40 minutes de scènes qui ne sont pas dans ce film », dont ses préférées. Pas de quoi rassurer les fans quelques jours avant la sortie du long-métrage.
On retrouve donc Eddie Brock, journaliste d’investigation ayant déménagé à San Francisco après une mésaventure à New York, qui enquête sur l’énigmatique PDG de la Life Foundation, Carlton Drake (incarné par Riz Ahmed). Celui-ci mène des expériences secrètes sur des êtres vivants extraterrestres, appelés symbiotes, qu’il essaye de fusionner avec des êtres humains. Il obtient une interview privée avec l’homme en question mais qui sera de courte durée car Eddie, trop absorbé par son enquête, dérive sur le sujet des expériences menées. Cette interview ratée va lui faire perdre son travail ainsi que sa petite amie, Anne Weying (Michelle Williams). Le journaliste s’introduit alors au sein de la Life Foundation où il fait la rencontre du symbiote de Venom.
L’image de Venom n’est pas celle attendue
En raison de l’accord passé entre Sony et Marvel concernant Spider-Man, l’homme-araignée n’apparaît donc pas dans le film. C’est un véritable manque que le film n’arrive pas à combler. Pour rappel, dans les comics, le symbiote Venom fait son apparition lorsqu’il prend possession de Peter Parker, alias Spider-Man. En découvrant l’origine de son costume noir, Peter décide de s’en débarrasser avant que le symbiote ne le contrôle entièrement. L’extraterrestre jette alors son dévolu sur Eddie Brock, un journaliste déchu en partie à cause de Peter. On se retrouve avec deux personnages en un seul : Eddie Brock, qui déteste Peter Parker, et Venom qui voue une haine envers Spider-Man qui l’a rejeté.
Le film Venom tente vainement de créer une nouvelle origine au personnage sans l’homme-araignée. Le résultat laisse un scénario et des personnages incohérents. Au début du film, Tom Hardy incarne un Eddie Brock convaincant, sûr de lui. Lorsqu’il perd son travail et sa petite amie, sa chute est à l’image des comics, même s’il ne pense pas encore au suicide. Mais le personnage devient flou à partir du moment où il fusionne avec le symbiote.
Venom est un anti-héros, un personnage sombre et violent, raison pour laquelle la classification « Rated R » était attendue. Les producteurs ont décidé de viser un public plus large en laissant de côté l’aspect violent du personnage. Le Venom qui apparaît dans le film est donc très différent de celui que l’on connaît. La relation entre Eddie et le symbiote est mal amenée tout au long du film. Les deux personnages se permettent des répliques humoristiques qui tombent très souvent à plat. A peine apprennent-ils à se connaître que Venom s’improvise coach de séduction et se permet de donner des conseils à Eddie concernant son ex-femme.
Deux suites prévues
Le film tente d’introduire trop d’éléments en moins de deux heures, ce qui crée incohérence sur incohérence. Riz Ahmed nous explique que la fusion entre un symbiote et un être humain est très complexe, ce qui aboutit très souvent à la mort du sujet humain. Pourtant les deux symbiotes principaux changent de réceptacle comme bon leur semble. Michelle Williams découvre Tom Hardy sous la forme d’un monstre et d’une scène à l’autre, elle fait confiance au symbiote. Venom ne pense qu’à manger des êtres humains, puis d’un seul coup il apprécie la Terre et décide d’écouter Eddie et la protéger.
La prestation de Tom Hardy reste l’un des seuls points positifs du film. L’acteur britannique a démontré son talent dans de nombreux films auparavant (Dunkerque, Mad Max Fury Road, Inception…) et s’est approprié le personnage d’Eddie Brock. Il n’est malheureusement pas aidé par les dialogues, qui tentent d’introduire des traits d’humour ratés. En revanche, les deux autres personnages principaux laissent à désirer. Riz Ahmed incarne un patron cliché un peu plat, uniquement focalisé sur ses recherches et peu intéressant. Quant à Michelle Williams, elle tente d’incarner un personnage principal mais ne fait jamais avancer l’intrigue. Elle est vite relayée au rang de personnage secondaire. On sait que Tom Hardy a signé pour trois films dans la peau de Venom. Si le premier devait servir à poser les bases de la trilogie, il y a de quoi s’interroger pour la suite.
Clément Bennerotte

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