Le 27 janvier les foulards rouges organiseront une manifestation à l’échelle nationale pour soutenir les institutions républicaines. Ils sont opposés aux gilets jaunes et aux dérives de leurs manifestations.
À l’image des gilets jaunes, le mouvement des foulards rouges est né sur les réseaux sociaux. Une chose les relie : le « raz le bol » de ces marches pas toujours pacifiques et de ce qu’elles engendrent. Ce groupe de citoyens se dit « défenseur des libertés citoyennes » et des institutions républicaines. Ils ne sont pas « anti-gilet jaunes » et comprennent ce que dénonce le mouvement. Ce qu’ils ne peuvent concevoir, c’est la volonté de censure de la presse, les dégradations des symboles nationaux tels que l’Arc de triomphe ou même du mobilier public.
Selon leurs propres propos : « Ce sont nos impôts qui servent à compenser ces dégradations » se plaisent-ils a dire sur leurs réseaux sociaux. Mais au delà des mots les foulards rouges luttent également par des actes comme les manifestations programmées pour le 27 janvier. Les leaders foulards rouges du Grand Est restent cependant plutôt évasifs quant au tracé qu’emprunterons ces manifestations mais assurent que la préfecture sera prévenue. Pour ce qui est de l’aspect que prendront ces manifestations ils espèrent une marche digne avec des slogans forts sur le respect des institutions, le refus de la violence et un soutien aux forces de l’ordre.
La Strasbourgeoise Marie Leclercq, 61 ans, est modératrice du groupe Facebook réunissant les foulards rouges du Grand Est, se sent particulièrement impliquée. Pour cette retraitée de la fonction publique hospitalière : « Toute destruction dans l’espace public, toute violence envers les forces de l’ordre est inadmissible. La démocratie offre de nombreux moyens d’exprimer sa colère, rien ne justifie, rien ne peux excuser la violence. Les forces de l’ordre se défendent devant des enragés, elles ont raison. » Elle déplore ainsi les actes survenus lors de la manifestation de la semaine dernière. « Les gilets jaunes sont pour la plupart des insatisfaits pathologiques, ils sont manipulés par les extrêmes qui espèrent obtenir par la force ce qu’ils n’ont pu obtenir par les urnes. » poursuit-elle par messenger.
Des avis nuancés
Certains foulards rouges sont bien moins catégoriques. C’est le cas de Matthieu Praud, 36 ans, technico-commercial. « Les gilets jaunes veulent une démocratie participative au travers du RIC en toute matière, je trouve cela dangereux » écrit-il. Il ajoute qu’ « une politique viable se construit dans le temps et sur un ensemble de réformes. Si nous pouvons à tout moment rejeter une réforme, comment peut-on attendre d’un gouvernement la mise en place d’une politique cohérente et construite? Pour que le Référendum d’initiative locale soit envisageable (comme en Suisse) il faudrait un état d’esprit différent. En France, nous sommes dans une situation où chacun se bat pour son intérêt personnel avant l’intérêt de la Nation (je prends pour exemple le cas des régimes spéciaux). ». Il admet ne pas être spécialisé en économie ou en politique il ne fait que donner un avis.
Les foulards rouges ayant acceptés de témoigner disent avoir voté pour « la France en Marche » durant les élections. Mais le mouvement réunirait également des électeurs d’autres partis politiques. Ils se disent prêt a faire des sacrifices pour leur pays en acceptant de payer plus d’impôts et se plaisent à rappeler la célèbre phrase de J.F Kennedy « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
Les foulards rouges quitteront leur clavier d’ordinateur pour manifester ce dimanche 27 janvier. Reste cependant à savoir où aller. Ils devront peut être aller jusqu’à la capitale pour faire entendre leur voix.
Maksym Toussaint