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Un restaurateur alsacien plein d’espoir à Kiev

Installé depuis 30 ans à Kiev, le restaurateur alsacien Joël Frantz a dû quitter son pays de cœur pendant quelques mois pour fuir la guerre. Le natif de Rauwiller est revenu dans la capitale ukrainienne cet été pour y rouvrir son restaurant. 

A quelques milliers de kilomètres de Strasbourg, Joël Frantz, joint par téléphone à la voix calme et posée pour expliquer la situation qui frappe l’Ukraine depuis plus d’un an, déjà. « Les gens y croient, ils sont déterminés et ils ont confiance en l’armée et le Président. Le peuple ukrainien est solidaire et uni », affirme le patron du restaurant français « Gorchitsa », situé dans le quartier présidentiel de Kiev. Et même si beaucoup sont revenus dans un pays où certaines régions sont plus sécurisées qu’il y a un an, d’autres ne reviendront pas avant que le combat soit terminé. « On a décidé de partir pendant un mois et demi, quelques jours après le début du conflit, ajoute Joël Frantz. Je suis ensuite retourné en France pendant un mois et je suis revenu à Kiev en mai dernier ».

Opération sauvetage

Si Joël Frantz est revenu en Ukraine en mai dernier, c’est parce qu’il se sent « chez lui » à Kiev mais également pour sauver les employés de son restaurant. « Je ne voulais pas laisser tomber les employés que j’avais depuis 10 ans. Et même si la situation n’est pas facile, cela nous permet de vivre d’une manière plus normale », révèle le restaurateur. Le restaurant, situé dans un quartier présidentiel ultra-contrôlé, peine à reprendre ses activités. Les nombreux checkpoints et les routes fermées ne facilitent pas la reprise, « même si les gens sont résilients », affirme Joël Frantz. « Kiev est encore sous couvre-feu et les restaurants doivent fermer à 23h. Mais tous les habitants essayent de reprendre une vie normale. On a plus de coupures d’électricité depuis 10 jours, alors qu’avant on en avait trois ou quatre par jour, c’est un motif d’espoir », indique le Bas-Rhinois.   

Import-export

Depuis de nombreux mois et malgré la réouverture du restaurant en juin dernier, Joël Frantz et son épouse vivent uniquement grâce à leurs économies. « Lorsque j’ai terminé de payer mes fournisseurs, l’argent qu’il reste revient à mes employés. Ils touchent environ 60% du salaire qu’ils recevaient avant. Pour le moment, ce n’est pas facile mais cela leur permet de travailler et de toucher un salaire », explique Joël Frantz. De son côté, lui s’intéresse à de futurs projets pour son avenir, qu’il compte bien continuer de construire en Ukraine. Il est d’ailleurs récemment entré en contact avec des membres de l’Union internationale des Alsaciens (UIA) qu’il rencontrera à la fin du mois de mars. « Je vais voir pour me lancer dans l’import-export et éventuellement représenter des entreprises alsaciennes en Ukraine. On se prépare à ce que le conflit soit long. Il faut donc se creuser la tête et se remettre en question », conclut le restaurateur. 

Léo Vallori

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