Vaccination, tests, dépistage…Les missions des pharmaciens se sont multipliées et diversifiées depuis quelques années, notamment à cause de la crise sanitaire. Le secteur pourrait regagner petit à petit de la crédibilité auprès des étudiants de médecines.
La crise sanitaire du COVID 19 a poussé les pharmacies à se diversifier. Une évolution prévue, mais néanmoins accélérée. « Avant on faisait aussi de la vaccination, mais ce n’étais pas démocratisé, c’était essentiellement pour la grippe. On a su travailler dans l’urgence, faire des tests, des dépistages, de l’accompagnement et des premiers diagnostiques… Choses que l’on fait moins en temps normal », explique Virginie Reim, pharmacienne dans l’officine du marché à Sarrebourg, en Moselle. Ces compétences acquises lors des études de pharmacie, parfois délaissées dans la profession, avaient laissé essentiellement place à la commercialisation des médicaments.
La situation a également poussé les professionnels à favoriser le lien entre les différents métiers de la santé. « On a beaucoup travaillé avec des médecins, des infirmiers, des sages-femmes…Ce qui nous a permis d’avoir un rôle clé dans les parcours de soins de chacun. On est devenu, en quelque sorte, des généralistes de la médecine. Grâce à cela, nous avons notamment pu éviter les surcharges dans les nombreux lieux de santé tels que les cabinets et les hôpitaux », affirme Virginie Reim.
« Cette évolution conforte les étudiants de la profession »
Un virage qui redonne crédibilité au métier selon les étudiants en pharmacie. La voie, actuellement en déclin, intéresse peu les aspirants médecins. L’Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France réalise notamment des présentations grand public afin d’exposer les différents débouchés possibles. « Ces études sont séparées en trois catégories, l’industrie, l’officine et l’hospitalier. Aujourd’hui, on espère tous que les nombreuses missions attribuées aux pharmaciens durant les dernières années perdureront afin de montrer les réelles compétences que celui-ci peut exploiter dans son métier en officine », précise Léna Berlocher, étudiante en troisième année de pharmacie à Nancy. Selon l’Association nationale des étudiants de pharmacie de France (Anepf), à la rentrée 2022, 1 100 places n’ont pas été pourvues au sein des 24 facultés de pharmacie, ce qui représente sept fois plus qu’en 2021.
Garance Reno