Les Français seront appelés aux urnes le 10 avril prochain dans le cadre de l’élection présidentielle. Si pour certains le choix est déjà fait, pour d’autres, c’est plus compliqué. L’application Elyze est là pour les aiguiller.
C’est une application qui a débarqué dans les « app store » depuis le début de l’année. Le principe est simple : elle reprend les codes et le fonctionnement de l’application de rencontre Tinder. L’utilisateur choisit les propositions qui le concernent le plus, comme « reconnaître le vote blanc », « supprimer la contribution à l’audiovisuel », tout en balayant les propositions pour découvrir de quel candidat il est le plus proche. En fonction des « swipes » de l’utilisateur et au bout de la centième réponse, l’algorithme d’Elyze calcule le niveau de compatibilité avec les différents candidats. Au final, un classement est généré pour indiquer à l’utilisateur de quel candidat à la présidentielle il est le plus proche. Désormais, l’application cumule plus d’un million de téléchargements. Elle se hisse en première place dans le classement « actualité » des apps stores français.
Des propositions politiques au bout du doigt
Une nouvelle application avec un but pédagogique, une initiative bien accueillie par les 18-25 ans. « C’est un principe sympa pour attirer les jeunes et qu’ils puissent s’intéresser à la politique » témoigne Lou, utilisatrice de l’application. Pourtant, si le concept parait simple d’utilisation, il demeure quelques incompréhensions. « J’ai eu dû mal à comprendre certaines propositions de candidats quand on ne s’y connait pas vraiment dans le domaine c’est difficile, heureusement, il y a l’onglet en savoir plus », ajoute Simon, étudiant. Une application intuitive pour inciter les jeunes à se pencher sur la politique. « Cela n’engage à rien, ça donne au moins un ordre d’idée même si parfois les résultats surprennent ! », s’étonne Lou. La raison est simple car la fiabilité des résultats augmentent en fonction de l’activité de l’utilisateur : plus il est actif, plus le classement sera fiable. « Il faut vraiment s’impliquer car j’ai 250 propositions et pourtant le niveau de fiabilité reste moyen. Mon classement est assez disparate entre les candidats », s’inquiète Simon.
Des campagnes pour renouer politique et jeunes
Pour motiver les jeunes à se déplacer aux urnes le 10 avril prochain, Elyze n’est pas la seule initiative, en effet, d’autres campagnes d’initiative au vote ont vu le jour. Jusqu’au 8 avril, l’application de rencontre Tinder dévoile sa campagne de communication, en association avec l’ONG A Voté. L’application de rencontre affiche alors des « Swipe Video Card » destinées à ses utilisateurs âgés de 18 à 25 ans. Elles leurs indiqueront le processus et les démarches à suivre pour la prochaine élection présidentielle. Afin de renseigner au mieux ses utilisateurs, l’application les renverra vers une rubrique « Infos » de l’association « A Voté ».
L’abstention, candidat favori des 18-25 ans :
L’abstention est de loin le candidat favori des jeunes. Lors de la dernière élection présidentielle de 2017, 34% chez les 18-24 ans selon un sondage de l’Ipsos. Aux élections législatives, l’abstention grimpe jusqu’à 74%, toujours pour les 18-24 ans. Enfin, les dernières élections départementales et régionales ont atteint un record d’abstention chez les jeunes : 87% étaient absents aux urnes en juin dernier. Une abstention qui peut également s’expliquer par le fléau de la « mal inscription ». En effet, nombre de jeunes ne sont pas rattachés à un bureau de vote ou leurs bureaux de vote ne correspondent pas au lieu de résidence. Selon les travaux de la sociologue Céline Braconnier, en 2017, ce sont 7,6 millions de citoyens qui étaient « mal-inscrits ». A cela, il faut ajouter 3 et 4 millions de non-inscrits. Pire encore, selon une récente enquête de l’Institut Montaigne, lors des dernières élections régionales, 64% des jeunes montrent « des signes d’une impressionnante désaffiliation politique ».