Pour l’élection présidentielle, Dockinfos propose une série d’articles consacrée aux partis politiques. Le but : informer les nouveaux électeurs sur chaque candidat pour le prochain quinquennat. Une série réalisée par les étudiants en école de journalisme de Strasbourg.
C’est le 1er juin 2018 que le Front national devient officiellement Rassemblement national. Le nom est alors un parfait mélange entre « Front national » et « Rassemblement bleu Marine », coalition de partis souverainistes français. Une nouvelle appellation qui a récolté près de 81% des voix auprès des militants du parti. Ce changement avait été proposé par la présidente du parti à l’époque, Marine Le Pen. Mais alors, pourquoi vouloir changer l’appellation du parti ? Le but premier est d’attirer, en vue des élections, de nouveaux électeurs et encourager de nouvelles alliances pour gagner, notamment avec Nicolas Dupont-Aignan. Pour les élections européennes de 2019, le but était de former une liste commune avec son parti « Debout la France ». Or, l’électorat de Dupont-Aignan n’est, en général, pas d’accord avec les idéologies du Rassemblement National. Cette nouvelle identité est très mal vue par Jean-Marie Le Pen, président du parti pendant près de 40 ans. Effectivement, ce changement démontre l’envie de tourner la page de cette longue présidence de l’homme politique (laquelle s’est terminée en 2012) et de son côté très conservateur, mais aussi se mettre à la page de nouvelles problématiques.
Des idées bien arrêtées…
Bien que le parti ait changé de nom, son idéologie et son programme restent les mêmes. Des propositions surtout centrées sur le sujet de l’immigration, selon eux il est nécessaire de réduire son taux sur un quota maximum de 10.000 entrées par an. Les sympathisants du Rassemblement National estiment que l’immigration est source d’insécurité à la fois pour les citoyens français mais également pour la République. Une immigration qui concerne surtout les ressortissants des pays du Moyen-Orient et d’Afrique qu’ils accusent de vouloir “islamiser” la France et d’être à l’origine des différents attentats terroristes. À ce titre, parmi leurs propositions figure la priorité nationale qui consiste en l’obligation pour un employeur d’engager pour un même poste à même compétence un citoyen français plutôt qu’un migrant. Concernant l’Union européenne, Marine Le Pen se montre favorable à la sortie de la France par la voix d’un référendum. Les membres du parti préfèrent avoir une Europe puissante dégagée de la sphère d’influence américaine, voulant se rapprocher de la Russie. C’est d’ailleurs le seul parti politique français ayant reçu des aides financières en provenance de Moscou. Ils font également part d’une volonté de quitter la monnaie commune afin de retourner à une monnaie nationale. Ils se montrent hostiles à la mondialisation et veulent favoriser les entreprises françaises. Une position qui s’inscrit dans leur programme environnemental, dans lequel ils font la promotion du localisme contre le libre échange, accusé d’être une source de pollution importante.
L’histoire du Front National débute en 1972. Jean-Marie Le Pen en est l’un des fondateurs principaux, ce qui lui vaut de prendre directement la présidence du parti et c’est avec la sollicitation d’« Ordre Nouveau », un mouvement nationaliste que cela se met en place. 5 fois candidat à l’élection présidentielle, il ne sera jamais élu mais obtient une place au second tour en 2002, une première pour l’extrême droite en France. Malgré sa défaite contre Jacques Chirac, il obtient tout de même 17, 7% des voix et près de 5,5 millions de français le soutiennent. Sa fille Marine est officiellement candidate pour 2022, 20 ans après son père. Dans les pas de son père, elle était aussi arrivée au second tour en 2017, avec quant à elle plus de 40% des voies.
Alexandre Celzard et Lucie Robert