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L’épicerie du tabac

Un arrêté ministériel a été publié mardi au Journal officiel. Il fixe une hausse du prix du tabac en raison de l’application du premier relèvement de taxes de cinquante centimes. C’est désormais dit, le paquet de Marlboro passera la barre symbolique des dix euros. Les premières victimes sont les buralistes qui tentent de pallier le manque de clientèle par la vente de nouveaux produits.

En France métropolitaine, il y a 24 000 tabacs, pour un total d’environ 80 000 buralistes dans l’hexagone, selon le site Buraliste.fr. Ils sont les intermédiaires entre le consommateur et le tabac et pourtant ils semblent être à nouveau victimes des taxes : « C’est la troisième fois que le prix du paquet augmente depuis que je vends des cigarettes. Si je ne peux plus en vendre je me mettrai aux couches » déclare une buraliste du quai des Alpes à Strasbourg d’un ton ironique. Une ironie qui laisse entrevoir un malaise au sein de la profession, de plus en plus d’établissements ferment. Un avenir qui s’écrit en pointillée pour les buralistes, contraints d’attirer une clientèle plus large par d’autres produits.

Des produits plus diversifiés pour une clientèle plus élargie

Le tabac représente la plus grosse part du chiffre d’affaires d’un buraliste, environ 60-70% pour deux établissements strasbourgeois. L’augmentation du prix engendre forcément une perte de la clientèle qui se désiste peu à peu du luxe de fumer. Pour pallier le manque de fréquentation, les buralistes ne manquent pas d’imagination : relais de tickets de train ou de tram, plateforme d’abonnement à des forfaits téléphoniques, confiseries, restauration. Bon nombre de nouveaux services qui ne définissent plus vraiment le sens du mot « tabac » sur les enseignes. Pourtant, l’effet domino de la hausse du tabac n’est que périodique : « C’est comme un yoyo, ça s’en va, ça revient. Les gens ne viennent plus pendant une certaine durée, soit ils vont à Kehl, soit ils arrêtent. Mais deux mois plus tard ils reviennent, car arrêter c’est compliqué et aller en Allemagne demande du temps. Finalement, ce sont de petites pertes de clients que l’on constate au fur et à mesure de la hausse du tabac », explique la buraliste du quai des Alpes. Elle explique que le consommateur a souvent tendance à changer de marque même si cela ne représente que quelques centimes de gagner. Les buralistes vendent aussi beaucoup de tabac à la jeunesse, une grosse part des ventes. D’ailleurs, une étude du Comité National contre le tabagisme exposait au mois d’octobre que 2 buralistes sur 3 vendent des cigarettes à des mineurs. . Une profession qui n’attend que la parole de l’État pour avancer face à des prix qui ne font qu’augmenter.

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