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Des masques de plongée comme respirateurs ?

La plupart des hôpitaux italiens fait face à une pénurie de matériel médical et de nombreux malades ne bénéficient pas de respirateurs fonctionnels. Une société est venue en aide à l’Etat en proposant une idée innovante : des masques de plongée comme respirateurs.

À l’origine du projet : l’ancien médecin chef Renato Favero, de l’hôpital de Brescia, une ville gravement touchée par le virus dans le Nord du pays. Le néo-inventeur aurait alors contacté la société italienne de projets innovants “Isinnova” pour étudier le projet. Selon le site internet de l’entreprise, le masque de plongée “Easybreath” de la marque Decathlon s’avère être l’objet idéal.

Un travail de coopération

Série de tweets rédigés par le compte Twitter officiel de Decathlon concernant leur masque « Easybreath ». Capture d’écran Twitter.

Face à cette crise sans précédent, Français et Italiens tentent de lutter ensemble. “En tant que créateur, fabricant et distributeur du masque de plongée Easybreath, l’entreprise (Decathlon) est immédiatement devenue disponible pour collaborer en fournissant le dessin CAO du masque que nous avions identifié” explique l’entreprise italienne sur son site. Mercredi, Decathlon a posté une série de tweets pour revenir sur cette situation. Le géant français du sport indique par ailleurs qu’il se tient “à la disposition des centres de recherche” et qu’il met tous ses “moyens à disposition”.
Jusqu’ici, ce projet n’est qu’au stade d’idée. Isinnova doit alors intervenir pour permettre au masque d’être fonctionnel.

La solution miracle ?

À l’achat, le masque n’est pas prêt à l’utilisation pour le personnel hospitalier. Il n’est qu’utilisable par le patient mais il ne peut être connecté à rien, et donc… ne servir à rien. Il s’agit alors de trouver une solution pour le connecter à un respirateur. C’est pourquoi Isinnova a dû y réfléchir. Ils ont alors développé une valve appelée “Charlotte”, imprimée en 3D. À travers une vidéo, l’entreprise explique comment les pièces doivent être montées pour remplir leurs rôles. Ils affirment même avoir décidé de breveter la vanne de raccordement pour “éviter toute spéculation sur le prix du composant” mais que ce dernier “restera libre d’utilisation” afin que d’autres entreprises puissent imprimer cette pièce et fournir les hôpitaux dans le besoin.

Vidéo postée par l’entreprise Isinnova, présentation de la valve « Charlotte ». Vidéo YouTube.

Une lueur d’espoir

En Italie, près de 7000 personnes sont décédées du coronavirus. La situation sanitaire est critique et les hôpitaux surchargés. Face à cette conjoncture, toutes solutions et lueurs d’espoir sont bonnes à prendre. Un test du prototype était donc indispensable. Via son site internet, l’entreprise italienne annonce avoir effectué les premiers essais : “Le prototype dans son ensemble a été testé sur l’un de nos collègues directement à l’hôpital de Chiari […] et s’est avéré fonctionner correctement”. Satisfait du résultat, l’hôpital a même décidé de tester l’invention sur un patient dans le besoin et le test s’est avéré concluant.
Même si ces résultats sont encourageants, la prudence est de mise : le produit n’a pas été conçu pour lutter contre le coronavirus ou contre n’importe quel type d’épidémie. Isinnova le rappelle : « Ni le masque, ni le raccord de valve ne sont certifiés. » Un véritable respirateur ne peut donc pas être remplacé.

Léo Doré

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