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Les commerçants partagés sur le report des soldes

L’annonce du gouvernement sur les soldes démarrant le 15 juillet est reçue avec prudence à Strasbourg et à Rambervillers, dans les Vosges.

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a récemment  annoncé que les soldes, initialement prévus le 24 juin pendant 6 semaines, débuteront finalement le 15 juillet pour s’achever le 11 août, soit beaucoup plus tôt que d’habitude. Cette initiative du gouvernement vise à remonter le moral des commerçants, au plus bas après une fermeture de plus de deux mois avec des stocks accumulés et un chiffre d’affaire inexistant. Cette nouvelle formule pourrait surtout leur offrir l’occasion de reconstituer leur trésorerie. Quelques commerçants vosgiens et strasbourgeois, affaiblis par le confinement, sont soulagés par cette décision.

« C’est bien que les dates soient décalées pour que l’on puisse respirer »

À Strasbourg, Jade Bougel, vendeuse au magasin de chaussures « Ecco », accueille cette nouvelle avec optimisme. « C’est une bonne décision car les soldes demandent un gros travail de mise en place. Cela aurait été compliqué de tout organiser », explique-t-elle. Pour Françoise Mille, responsable du magasin « les Vêtements Genty Mecalou » à Rambervillers, ce report est une chance de se refaire une santé financière. « C’est bien que les dates soient décalées pour que l’on puisse respirer. Cela va remonter ma trésorerie », s’enthousiasme la gérante. Sa position reste toutefois nuancée au vu des mois derniers. « En mars, mon chiffre d’affaire était de -50% et en avril de 0. En mai, je sais que je suis en-dessous de ce que je dois faire », regrette Françoise Mille.

Des commerçants perplexes

Mais d’autres sont beaucoup plus sceptiques. « Entre payer le prix fort et attendre 15 jours de plus pour avoir 50% je pense que les clients vont patienter », relève Maxence Jacquel, responsable du magasin de chaussures « Villemin by max » à Rambervillers. Sophie Muller, vendeuse au magasin de vêtements « Liu Jo à Strasbourg », a le même avis. « Avec une politique de promotions toute l’année, les clients vont attendre les remises. Donc est-ce que l’on va vendre avant les soldes à un prix normal ? », se demande la commerçante.  Pour Lidivine, vendeuse depuis 2 ans chez « Arbell chaussures », ces dates arrivent trop tard. « Les clients attendent les promotions pour les nu-pieds et sandales. En juillet, ça fait un peu tard pour acheter ces chaussures, l’été sera déjà bien entamé », rappelle l’employée vosgienne.

Internet, le principal concurrent des vendeurs de proximité

Et si le véritable problème était ailleurs ? Les nouveaux modes de consommation, dont l’essor des achats en ligne, ont encore plus fragilisé les petits commerçants durant le confinement. La plupart des clients, ne voulant pas se déplacer par peur du virus, privilégient encore l’achat en ligne avec ses remises et ses codes promotionnels réguliers. Une riposte s’est tout de même organisée : certains vendeurs locaux ont proposé des services en ligne comme le click and collect. C’est un déclic indispensable après le confinement.

Julia Clementz

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