Mobilisation pour le climat à Strasbourg

La loi climat a été votée à l’Assemblée nationale le 4 mai dernier et sera bientôt examinée au Sénat. Reprochant son manque d’ambition, beaucoup de manifestants ont battu le pavé dans toute la France. Reportage à Strasbourg.

La loi pour le climat est restée en travers de la gorge des défenseurs de l’environnement. Vers 14 heures, 1050 personnes selon les autorités – et 1500 selon les organisateurs- ont convergé sur la place d’Austerlitz avec un but commun : manifester pour le climat. Au son de la musique et des tambours, ils ont ainsi formé un cortège et sont partis à 14 heures 30 pour rejoindre le parc de l’Orangerie. Vêtements souvent de couleur verte pour représenter leur cause, drapeaux et pancartes aux messages forts : les manifestants avaient aujourd’hui tout mis en œuvre pour se faire voir et entendre. « Écologie Radicale, mort au Capital », c’est par exemple les mots qu’on pouvait lire sur le panneau que tenait Lucas, 25 ans et étudiant en science de la vie, venu avec deux amies végan. « Il faut qu’on montre au gouvernement que la loi ne nous suffit pas ! », lance-t-il. « On veut une loi climat, pas cette m****” » pouvait-on aussi lire sur la pancarte rageuse d’une jeune femme brune.

Convention Citoyenne critiquée

France Insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, CGT ou encore des militants LGBT… Les manifestants ont au moins un point commun dans leurs discours : dénoncer le non-respect de la convention citoyenne créée par le Président, Emmanuel Macron lui-même. « La loi est hypocrite, juge une militante du mouvement d’Extinction Rebellion. Il faut avant tout défendre le Vivant ». Cette colère et cette frustration étaient relayées en chanson durant tout le cortège. «Chaud, chaud, on est plus chaud que le climat » et « Le CO2 c’est dégueulasse, ça fait fondre la glace ! » ont résonné dans les rues de Strasbourg. « La planète est la priorité, plus que la Covid. Dans cinq ou dix ans, nous aurons bien pire que la crise d’aujourd’hui. La population n’est pas assez informée, c’est aux médias d’en parler un peu plus », estime Johanna, guide touristique d’une trentaine d’années. La fin de la manifestation s’est terminée au parc de l’Orangerie.

Jean Martini