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"Street art mémoriel"

À l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, le lycée ORT à identité juive propose une exposition inédite. Cet événement intitulé « Les Stolpersteine – Pavés de la mémoire » se tient du 28 janvier au 6 février 2019. 
Stolperstein en allemand signifie littéralement une pierre qui fait trébucher. Elle désigne un obstacle, un handicap. En français, on le traduit le plus souvent par « pierre d’achoppement ». Ces Stolpersteine sont des pavés dont la face supérieure est recouverte d’une plaque de laiton.
Ils ont pour but de rendre hommage aux victimes appartenant à des minorités comme les minorités juives de la Shoah, des Rom, des Sintis, des témoins de Jéhova, des résistants, des homosexuels, opposants au nazisme déportés et assassinés dans les camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale. Sur chacune de ces plaques de laiton, on peut retrouver un certain nombre d’informations à la mémoire des victimes.
Ainsi, leur nom, année de naissance, adresse durant la guerre, lieu de déportation, et de mort sont gravés dans la pierre. Ces pierres ne sont pas placées au hasard. On les retrouve devant l’entrée où résidait le déporté ou bien sur le trottoir en face de la maison. 
Un projet en progression 
Suite à la demande de la Ville de Strasbourg en association avec Stolpersteine 67, un groupe de réflexion s’est formé il y a quelques semaines. L’exposition, qui a pour but de soutenir un projet mémoriel, retrace l’histoire des Stolpersteine. La ville de Strasbourg ne compte pas se limiter à cette exposition. Un collectif franco-allemand s’est formé il y a deux ans maintenant réunissant historiens, sociologues, conseillers municipaux ou encore psychiatres.
Le projet d’installer les pavés de la mémoire à Strasbourg, mis entre parenthèses pendant quelque temps, revient sur le devant de la scène. Leur arrivée est prévue dès le 1er mai 2019. Bon nombre de réticences ont été émises au sujet de l’installation de ces pavés. L’idée de marcher dessus s’apparente à salir la mémoire des défunts pour les plus critiques. Pour les porteurs du projet comme Richard Aboaf, chargé de l’action culturelle au lycée ORT de Strasbourg, le trottoir est « un vecteur idéal pour atteindre le passant ». En effet, pour lui, c’est une réelle empreinte mémorielle.
Stolpersteine au delà des frontières
Le concept a été imaginé par un homme : Gunter Demnig. Cet artiste allemand a effectué tout un travail de recherche depuis 1993 sur les personnes persécutées, pourchassées ou déportées pendant la période nazie. Aujourd’hui, c’est aux familles des victimes d’effectuer les démarches de recherches. Toute victime du Nazisme entre 1933 et 1945 peut être concernée.
Cependant différentes étapes sont nécessaires à la pose d’un Stolperstein. En premier lieu, il faut s’adresser à la Fondation « Stiftung Spuren Gunter Demnig » à Cologne. L’autorisation de la mairie est ensuite essentielle pour la pose. Il y a également le financement de ces pierres. Il s’appuie sur des collectes mais aussi des parrainages obtenus par des citoyens, classes d’écoles ou encore membres d’associations.
Il faut compter 120€ pour la fabrication de la pierre et son dépôt. Au total, ce sont plus de 70 000 pavés qui ont été posées en 15 ans dans 22 pays différents. Ils sont présents dans l’ensemble de l’Europe comme en Norvège, Finlande, Grèce, ou en Ukraine. Cette démarche mémorielle va au delà des frontières européennes pour s’implanter de l’autre côté de l’Atlantique : en Argentine.

Mathilde Seifert 

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