Aujourd’hui, en France, quelques 15 000 établissements spécialisés, services sociaux et médico-sociaux accompagnent plus de 493 000 personnes en situation de handicap. Une offre qui a presque doublé en 10 ans malgré une méconnaissance générale du public d’un bon nombre de pathologies.
L’espace d’une journée, Strasbourg est devenue le laboratoire national de la lutte contre le handicap. Le deuxième comité de pilotage national dédié à “la transformation de l’offre d’accompagnement des personnes en situation de handicap” s’est tenu mardi dernier dans la capitale européenne. De manière plus claire, cette réunion avait pour but d’accorder les objectifs de différents acteurs nationaux et régionaux sur le prolongement d’une politique gouvernementale vers le « Territoire 100% inclusif ». Le comité a été présidé par Frederic Bierry, Président du Département du bas-Rhin et Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées. Leur mission conjointe est de mieux accompagner les personnes en situation de handicap afin de faciliter leur quotidien: accès à l’information, à la scolarisation, à l’emploi, au sport, à la culture, mais également aux dispositifs d’habitat aménagé (pour assurer un « chez-soi » à chacun).
Les engagements de l’Etat et du Département
L’ensemble des dispositifs d’accueil aux personnes handicapées représente en France un budget plutôt conséquent d’environ 17 Milliards d’euros. Pour 2019, le Département du Bas-Rhin consacrera 133,5 Millions d’euros en plus à cette politique nationale du handicap. Cela représente un investissement supplémentaire de 37 Millions d’euros pour l’allocation compensatrice, 87 M€ pour l’aide sociale en établissements et 3,5 M€ pour les transports à destination des élèves et des étudiants en situation de handicap.
Dans le Bas-Rhin, à ce jour, environ 70 000 personnes possèdent au moins un droit actif auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), soit une augmentation ininterrompue de +39% en 7 ans. Exemple concret de l’amélioration de l’accompagnement des personnes.
Malgré ces investissements financiers, pour Sophie Cluzel (secrétaire d’état en charge des personnes handicapées), “Tout n’est pas une question de moyens.”. Pour elle, la préoccupation principale est plutôt la manière dont les personnes envisagent l’handicap: “Nous devons faire évoluer les perceptions et les pratiques professionnelles pour accepter une part de risque inhérente à la vie en milieu ordinaire, inhérente à la vie tout simplement.”
Quelles est la situation actuelle?
En France, des problèmes concernant l’accessibilité pour tous sont souvent pointées du doigt. Même lorsque les infrastructures sont au normes, ces dernières ne sont pas toujours en accord avec la réalité. ( Encadrements de porte trop petits ou rampes d’accès trop raides pour les fauteuils, accès à l’information pour sourds et mal-entendants, système de sécurité pour aveugles et mal voyants…) Si ce ne sont que des détails pour la plupart des valides, ces lacunes sont une souffrance ajoutée au combat des personnes incapacitées.
Il reste possible d’entrer en contact facilement avec des éducateurs spécialisés, personnel médical ou auxiliaire de vie – qui peuvent apporter un soulagement, même s’il n’est que temporaire -. Le principal problème qui ressort du discours des professionnels du métier est l’incompréhension des pathologies et le rejet de la différence.
Lorsqu’on parle de handicap, les gens pensent surtout au handicap physique, le handicap mental fait peur. Les gens portent un regard parfois très dur dessus alors que ça pourrait nous arriver à tous. Les gens ont peur car ils ne connaissent pas. En formation avant les séjour on nous faisait descendre des escaliers les yeux bandés en se tenant au bras de quelqu'un, on se met en fauteuil roulant et on laisse quelqu’un nous bouger... on mets des casques anti bruit. Si on essayait plus de mettre à leurs place ou de ceux qui les accompagnent, les choses seraient bien plus adaptées a mon avis” - Manon, auxiliaire de vie scolaire au collège Sophie Germain à Cronenbourg
L’insertion sociale est heureusement facilitée par des personnes qui connaissent ces situations et qui œuvrent – dans leurs spécialités- à l’objectif de gommer les différences. L’intermédiaire du sport en est en parfait exemple.
Dans mes études de DEUST "Sport adapté", on utilise les activités physiques et sportive comme support à la médiation des problématiques des personnes en situations de handicap. On applique trois processus: processus de gestion de soi,processus d'adaptation à l'environnement et processus de création d'un langage corporel et symbolique... on part des personnes et ensuite on crée - Benjamin, étudiant et travailleur en foyer d'accueil médicalisé
Il est probable que dans les années à venir certains troubles soient mieux mis en lumière et que le handicap fasse partie intégrante de notre manière de réfléchir la société.