La galerie Philippe Decorde accueille une exposition internationale qui n’est pas habituelle. Depuis samedi dernier jusqu’au 24 février « Sur le fil » regroupe des œuvres sur le thème du textile. Un domaine qu’on pourrait penser réserver aux vieilles dames.
La broderie, le tricot, la couture semblent être des pratiques passées de mode. Il n’en est rien selon les onze artistes exposées. Elles viennent d’Allemagne, de Suisse et de Strasbourg et partagent leur passion pour le tissu. C’est à l’occasion de l’exposition « temps d’été », que l’idée de réaliser une exposition sur les « ouvrages de dames » est née. Le galeriste : Philippe Decorde, leur a accordé sa confiance faisant du projet une réalité.
L’exposition fait écho à celle de Johanna Vasconcelos, célèbre pour avoir été exposée à Venise ou encore au château de Versailles et dont l’exposition I Want to Break Free est actuellement présentée au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg. Les artistes exposées ont des styles très différents. Elles réalisent des types de statues ou des sculptures en tricot. Certaines œuvres sont assimilables à de la peinture sur toile, tandis que d’autres ressemblent plus à de la broderie. Mais pas de la broderie classique, plutôt des formes très colorées à l’apparence très moderne.
Une exposition loin des attentes
Une exposition sur la broderie dont Hippolyte Decorde a d’abord douté. Le cogérant de la galerie de 24 ans, craignait que l’exposition n’attire qu’un public très restreint. Le vernissage lui a pourtant donné tort. « Il y a foule » s’exclame-t-il avec joie. En effet, la salle de la petite galerie strasbourgeoise est remplie d’un public très varié. « On tente de remettre cet art à l’honneur. Ce n’est pas ma première exposition et les personnes qui m’achètent des œuvres ne sont pas celles que l’on pourrait croire. » affirme l’artiste Justine and Cow. « Je me rappelle qu’un couple de jeune gens m’a achetée une création. Ils étaient tatoués, l’homme portait une barbe. Il s’agissait de ce qu’on pourrait appeler des hipsters »explique-t-elle.
Selon l’artiste c’est plutôt une bonne chose car l’objectif des exposantes est d’apporter de la modernité dans cette pratique qu’elles disent : « familière et chaleureuse ». « Les vielles pratiques reviennent a la mode, les nouvelles générations écoutent de la musique sur des vinyles, ou font de la photographie sur pellicule » affirme un visiteur de la galerie. Il est admiratif devant les œuvres exposées et ne peut s’empêcher de sourire.
Y aller : 5 Rue de Molsheim (place Jean-harp Hans). L’exposition « sur le fil » sera présentée jusqu’au 24 février à la galerie Philippe Decorde, ouverte du jeudi au dimanche de 14 heures à 19 heures.
Maksym Toussaint