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À la rencontre des Compagnons du devoir

Les Compagnons du devoir ont ouvert leurs portes ce vendredi et jusqu’au 20 janvier à Strasbourg. Trois jours où de nombreux formateurs et apprentis sont présents pour renseigner et présenter leur métier. L’occasion également pour les futurs étudiants intéressés par le manuel de découvrir les spécificités de la maison.
Ambiance assez calme dans les différents ateliers ce vendredi. Une centaine de personnes a suivi le circuit du CFA (centre de formation d’apprentis). Un chiffre peu inquiétant, puisque les deux prochains jours devraient attirer 2000 curieux supplémentaires.
Créée en 1941, l’association ouvrière des compagnons du devoir gagne en notoriété ces dernières années. Sa réputation d’excellence et son parcours atypique la font sortir du lot. Elle propose divers parcours d’apprentissage : après sa 3ème, un collégien de quatorze ans peut y préparer un baccalauréat professionnel ou un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ; un jeune ayant déjà un diplôme dans le supérieur, peut se reconvertir ou se spécialiser dans une des six filières manuelles, en faisant un BTS (brevet de technicien supérieur) par exemple.
Obtenir son diplôme c’est bien, mais avoir de l’expérience en plus, c’est mieux. Et c’est ce que propose l’association, avec un programme en alternance. Les apprentis passent six semaines en entreprise, puis deux au centre, dès le début de leur formation. Cette familiarisation avec le terrain a un réel poids au moment de l’embauche : les compétences pratiques sont très valorisées par les employeurs. Pour M. Halleppe, couvreur-formateur au CFA, certains métiers sont très vastes et offrent un large choix de spécialisation. Selon lui, la forte demande dans le secteur manuel permet même parfois de « négocier son contrat avec son entreprise, ou exiger un salaire plus élevé », sous peine d’aller voir ailleurs, où il y a de la place.
Une école de la rigueur donc, qui a valu à plusieurs élèves un prix d’excellence, pour la qualité de leur travail. De quoi motiver leurs cadets. Autres points bonus, tous les compagnons, même mineurs, sont rémunérés à 50% du SMIC ; au minimum 100% pour ceux sur le Tour de France. Un tour qui consiste à changer de ville et d’entreprise chaque année, après obtention du CAP. Le but étant de renforcer certaines valeurs humaines et de transmettre et perfectionner son savoir-faire.
Une maison qui crée des liens
Le partage des connaissances, le voyage et la vie en communauté sont les fondamentaux des Compagnons du devoir. C’est pourquoi dans chaque ville qu’ils occupent, il est possible d’être hébergé dans une maison commune. Une façon pour les jeunes de se développer un réseau amical et professionnel.
Et pas de catégorisation qui tienne ! Entre compagnons, on se tend la main. « Se former tout en faisant le Tour de France et en ayant des qualifications, c’est vraiment quelque chose d’unique qu’on trouve ici. Et puis voyager faut le faire quand on est jeune ! ». C’est la singularité de l’association qui a attiré Killian Ambiel, 2ème année en charpenterie. Avoir des horaires parfois difficiles n’effraye pas le jeune homme. Pour lui, l’ambiance familiale et la cohésion entre chacun sont des éléments nécessaires au bien-être et à la réussite et le satisfont. « Quand on a des questions on va voir nos aspirants ou nos formateurs. « Ils étaient à notre place il y a quelques années, ils sont d’autant plus aptes à nous aider ». S’il le souhaite, Kilian pourra à son tour former au métier et transmettre sa passion aux futurs apprentis charpentiers.

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