Pour certains ce fut un choix, pour d’autres une obligation. En cette période difficile et en dehors de tous les métiers qui touchent aux services prioritaires (urgences, police, commerce alimentaire…), beaucoup de français continuent de travailler que ça soit pour leur entreprise ou simplement pour rendre service.
Si déjà 37 000 entreprises ont recours au chômage partiel comme l’a annoncé hier la ministre du Travail Murielle Pénicaud, 55% des français continuent de travailler selon un sondage Odoxa. Pour certains, leur emploi a muté sous forme de télétravail, pour les autres, il faut continuer de se rendre tous les jours sur son lieu de travail et se heurter aux risques de contamination. Le Gouvernement a mis à la disposition des employeurs une attestation pour les déplacements professionnels. Désormais une seule attestation est nécessaire pour justifier les déplacements des employés.
Mais cette mesure n’est pas favorable à tout le monde. David est auto-entrepreneur, il fait du commerce de matériaux recyclés et ne peut ni toucher de chômage partiel, ni travailler continuellement en télétravail. « Je suis obligé de travailler. Nous sommes 3 associés dans mon entreprise et nous nous rémunérons nous-mêmes. Si on ne travaille pas, personne ne nous versera de salaire. Actuellement on s’en sort plutôt bien niveau télétravail mais si le confinement est prolongé, ça ne pourra pas durer, habituellement je fais énormément de déplacements. Si la situation continue comme ça, je serai quand même obligé de me déplacer pour retourner dans mon entreprise ou rendre visite à des clients. Je devrais donc toujours remplir une attestation pour chaque déplacement. » explique-t-il.
Le travail comme échappatoire au confinement
Le confinement à domicile n’est pas toujours bien vécu. Si la plupart se retrouvent dans les mesures mises en place par le Gouvernement, d’autres voient en lui un moyen de s’évader et de ne pas sombrer dans l’ennui. Cela se retrouve notamment auprès des personnes qui ont pour habitude de sortir beaucoup ou d’avoir des activités en extérieur.
Mardi, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a lancé un appel à tous ceux qui n’avaient plus d’activités. Les agriculteurs manquent de mains d’œuvre, 200 000 emplois sont à pourvoir pour les 3 prochains mois. Claude est retraitée, résidant en pleine ville, elle souhaite participer pour quitter la solitude et prendre l’air plus souvent. « Déjà lors des municipales je me suis mobilisé pour aider dans les bureaux de votes. Je sais qu’il y a des risques accrus de contamination mais j’essaye de prendre un maximum de précaution. Je n’ai pas l’habitude de vivre comme cela, je vais devenir dingue si je ne vois personne. J’ai un ami agriculteur, je vais me renseigner auprès de lui pour venir l’aider. » précise-t-elle.
Théo Hervieux