Un nouveau dispositif d’accompagnement psychologique pour les étudiants est entré en vigueur depuis le lundi 1er février. Appelé « chèque psy », il leur permet de consulter un psychologue ou un psychiatre, sans avoir à avancer de frais. Une mesure nécessaire mais dont le mode d’application fait douter certains soignants.
Depuis la fermeture des universités, nombreux sont les étudiants qui affirment souffrir d’anxiété, de dépression ou de pensées suicidaires. En réponse à ces maux, le gouvernement a mis en place un « chèque psy » pour permettre à tous les élèves qui le souhaitent de consulter un professionnel de la santé mentale gratuitement. « C’est un bon début, le fait que ce soit gratuit ça peut pousser certains étudiants qui souffrent, à parler à un psy », estime Paul, étudiant en deuxième année de licence d’économie qui ajoute : « parler, ça ne fait jamais de mal ».
Commencer par une consultation
En réalité, ce « chèque » s’apparente à un forfait. L’étudiant doit commencer par consulter un médecin du service de santé de l’université auquel il est affilié ou un généraliste qui a passé une convention avec ladite université. Après cet entretien, le soignant oriente l’élève vers un psychologue ou un psychiatre qui participe au dispositif. Il aura droit à trois séances de 45 minutes remboursées entièrement par la Sécurité sociale et sa mutuelle.
Un chemin trop long
« Je pense que la mesure est encore un petit peu nébuleuse dans son application. Ce ne sera pas si simple pour un jeune de se retrouver devant un psychologue ou psychiatre. Il y aura tout un chemin à parcourir pour arriver jusque-là », explique Nicolas Barbier, psychologue à Belfort. Il estime que la nécessité de valider le « mal-être » chez un médecin peut décourager certains étudiants à aller jusqu’au bout de la démarche. Pour le professionnel de la santé mentale, le manque d’information concernant le moyen pour un praticien de s’inscrire au dispositif pose également problème.
Venir en renfort
Le chèque psy vient compléter l’offre de soins gratuits accessibles aux étudiants notamment via les services de santé universitaires et les centres médico-psychologiques. « Ils sont complètement débordés. Demander aux psychologues privés d’aller leur prêter main-forte aurait été beaucoup plus efficace », juge Véronique Lechelle, psychologue à Strasbourg. Selon une étude publiée par l’association Nightline au mois de novembre 2020, la France compterait un psychologue universitaire pour 30 000 étudiants. Un taux 15 fois inférieur à celui des États-Unis par exemple.