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Un bracelet anti-rapprochement pour lutter contre les violences conjugales

Une des promesses du Grenelle contre les violences conjugales était d’instaurer un bracelet anti-rapprochement en France. Depuis dimanche 10 janvier 2021, ce dispositif est désormais déployé partout sur le territoire.

Le déploiement des bracelets s’est fait de manière progressive ; au départ dans cinq juridictions dès le 24 septembre 2020 puis cette mesure s’était étendue à 31 autres juridictions en novembre.  « L’étendre à tout le territoire permettra d’en tester l’efficacité à grande échelle et si ça marche il faudra le généraliser », affirme Stefano Wolff membre de Ru’elles Strasbourg. Le dispositif, fixé à la cheville, permet de géo-localiser les conjoints ou ex-compagnons violents et de déclencher une alerte si ces derniers s’approcheraient au-delà du périmètre défini. Les femmes victimes de violences conjugales disposent, elles, d’un petit boitier qu’elles doivent toujours garder sur elles et qui permet de définir la distance minimum d’éloignement.

« Et s’il s’approcherait trop ? »

Cette mesure rassure, mais suscite néanmoins des questions, Zoé Janz s’interroge : « S’il s’approchait trop ? Que faire en si peu de temps ? ». D’après les procédures mises en place, si le détenteur du bracelet s’approchait trop près, il serait immédiatement contacté par une plate-forme de télé-assistance. S’il ne répond pas et persiste à s’approcher de la victime, les forces de l’ordre seront alertées, puis déployées si nécessaire. « L’homme risque d’être placé en détention s’il ne respecte pas la distance imposée. Le Procureur peut aussi poursuivre l’auteur pour violation de l’ordonnance de protection, il encourt une peine de deux ans et 15.000 euros d’amende », assure Anaïs Fuchs, avocate au barreau de Strasbourg.

Une mesure tant attendue 

En 2020, 58 femmes sont mortes sous les coups d’hommes en France. Face à la recrudescence des violences conjugales pendant les confinements, l’un des objectifs du gouvernement français était de réduire ces violences faites aux femmes et de lutter tant bien que mal contre les féminicides. « Ce dispositif permet d’agir en amont d’une violence et de mobiliser rapidement les forces de l’ordre tout en avertissant la victime, je trouve ça bien mais pour compléter cette mesure il faut impérativement agir à l’école, dès le plus jeune âge, sur le respect de soi et des autres, la sexualité et le consentement ! », soutient Tiphany Hue présidente de l’association Ru’elles Strasbourg.

Chiara Harter

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