La 32ème édition du festival international de spectacle vivant jeune public Momix se déroule jusqu’au 5 février à Kingersheim mais également un peu partout dans le Haut-Rhin. Point d’étape avec Philippe Schlienger, directeur historique du festival, qui quittera ses fonctions dans quelques semaines.
Quel est le bilan avant d’attaquer la dernière ligne droite de Momix ?
Pour le moment, nous sommes très contents, le public est présent. Il y a beaucoup de réservations, notamment des familles. Les écoles sont nombreuses à venir assister aux représentations en semaine. Momix, c’est avant tout de permettre aux enfants d’accéder à la culture. Et puis les spectacles sont de qualité. Nous sommes très heureux du travail réalisé par les 43 compagnies.
Cette année, c’est aussi un retour à la normale après deux années de Covid-19. Comment s’est déroulée l’organisation du festival ?
Le Covid a éloigné le public des salles pendant presque deux ans. L’année dernière, nous avons organisé la 31ème édition du festival avec moins de spectacles et moins de monde. Il a donc fallu donner envie au public de revenir. Mais l’impact le plus fort reste les difficultés financières liées à la guerre en Ukraine. Le budget destiné à la culture a donc été automatiquement réduit.
Comment composez-vous avec cela ?
D’un côté, il y a les baisses de moyens financiers. De l’autre, les familles qui sont dans la demande de ce festival qui reste historique. On essaye donc de trouver un juste équilibre pour satisfaire le plus grand nombre. Mais les difficultés d’organisation ne nous arrêteront pas. Il faut toujours composer avec les contraintes imposées.
Quelle est la dimension éducative de Momix ?
C’est la racine du festival. Depuis le départ, notre objectif est de toucher la sensibilité des jeunes, de parler du monde à travers nos spectacles, même si évidemment cela reste en premier lieu du divertissement. En tant que parents, ce qui est important, c’est que nos enfants grandissent bien, qu’ils découvrent et qu’ils apprennent des choses.
Parlons de vous. Quelle est votre histoire avec Momix ?
Je suis arrivé au CREA en 1992. Au départ, le festival s’appelait « Rencontres de la jeunesse et du spectacle ». On m’a demandé de lui donner une dimension plus importante.
Ce que vous avez réussi à faire ?
Avec le temps, les partenariats se sont additionnés, le festival a grandi et 30 ans après Momix est un des festivals les plus importants en France. C’est un projet collectif qui a tenu grâce à toute une équipe. Maintenant de nouvelles personnes vont prendre la suite.
Momix va-t-il continuer d’exister après votre départ ?
J’espère ! En tout cas on y travaille. Les moyens financiers nous obligent à revoir un peu le format. Momix va continuer, mais différemment. Je ne peux pas dire comment sera le festival à l’avenir mais il y a une forte volonté de le maintenir.
Comment vivez-vous vos derniers spectacles à la tête du festival ?
Je ne suis pas d’un tempérament nostalgique. Ce qui m’importe, c’est le chemin qui a été parcouru et qui m’a permis de m’épanouir dans mon travail. J’ai ressenti beaucoup d’émotions à travers de nombreux spectacles. Le fait que Momix puisse être pris par d’autres qui vont pouvoir mener le projet, je suis enthousiaste à cette idée. Il est bon ton de changer pour donner une nouvelle énergie. Je crois que c’est un métier qui s’inscrit dans le temps mais il faut accepter le fait que d’autres arrivent derrière. Ils vont inventer de nouvelles choses. Personnellement, je vais prendre du temps pour moi.
Dernier week-end pour Momix ! Pour ce dernier week-end du festival, 18 spectacles sont à l’affiche. Au programme, de la danse et de du dessin seront proposées par la compagnie Groupes Noces danses Images. Une représentation qui raconte une belle histoire d’amitié et de découverte de l’autre, dansée et dessinée à hauteur d’enfant, qui invite à reconnaître la richesse de la migration. « Je suis Tigre », le 4 février à 17h à l’Espace Rhoan, Place du Général de Gaulle à Saverne.
Plus d’informations : https://www.momix.org/fr/
Léo VALLORI