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Notre-Dame Brûle, un éloge à la vieille dame

Jean-Jacques Annaud a fait son grand retour au cinéma mercredi dernier. Son nouveau film, Notre-Dame Brûle, retrace l’incendie de la cathédrale de Paris, qui s’est déroulé le 15 et 16 avril 2019. De nombreux pompiers se sont rendus dans les salles afin de découvrir ce long-métrage mettant en lumière la profession et les plongeants dans leur univers quotidien.

Un film de cette envergure nécessite un travail conséquent. Documentation, témoignages, constructions des décors, tout a été mis en œuvre pour rendre l’expérience la plus réaliste possible. Si certaines scènes ont pu être tournées à l’intérieur de Notre-Dame, il a fallu en grande partie reconstruire à l’identique le monument parisien. Les cathédrales de Sens, d’Amiens et de Bourges ont également été mises à profit pour les besoins du tournage. Jean-Jacques Annaud, via cette longue préparation, a voulu retranscrire de la manière la plus réaliste possible cette intervention exceptionnelle. « On voit bien qu’il s’est frotté aux pompiers, car on observe de nombreuses situations qu’on rencontre nous-mêmes », relève Angelito Valero, sous-officier sapeur-pompier.

Une expérience de visionnage propre à chacun

Si de nombreux professionnels du feu sont allés voir le film avec un regard parfois plus aiguisé que celui d’un simple spectateur, chacun a vécu l’expérience à sa façon. « L’affaire Notre-Dame n’est pas encore jugée, elle est en cours, et l’introduction du film fait état de plusieurs hypothèses concernant le départ de feu. J’ai vraiment aimé le fait que la production ne se prononce pas sur l’origine de l’incendie », explique Stéphane Mingat, officier au service prévention du SDIS 58. « J’aime beaucoup la partie où le feu se déclare et jusqu’à l’appel des secours.  Elle est la plus réaliste à mon sens et se rapproche sûrement le plus de ce qui s’est passé », précise de son côté Mickaël Turpin, sous-officier sapeur-pompier. D’autres ont été marqués par des scènes fortes, rappelant la prise de risque quotidienne qu’encourent les professionnels du feu. « Le terme ‘’mission suicide’’, même s’il est fort, représentait bien la situation. Je trouve dommage et risqué qu’on ait envoyé des mecs au casse-pipe, avec toute la bienveillance qu’on peut avoir pour la cathédrale, mais aucune pierre ne vaudra jamais la vie d’un homme », déclare Angelito Valero.

Un film qui fait évoluer les mœurs

« Le film permet de faire comprendre aux gens qu’il y a des gestes qui entraînent des conséquences. Il les sensibilise sur le fait que le feu peut partir de n’importe où », juge Philippe Rossignol, chef du service prévention du SDIS 58. Au travers de ce film retraçant une catastrophe qui a touché la France entière, les pompiers espèrent qu’il aura un impact positif sur le public. « On voit la complexité des pompiers à se frayer un passage dans la circulation et ce n’est pas du tout exagéré. Il montre aussi la difficulté à éteindre un incendie, du fait de la hauteur du bâtiment, de la vétusté des installations, qui retardent parfois l’intervention. Je pense que le film peut apporter un savoir-vivre pour certains, une prise de conscience pour d’autres », souhaite Angelito Valero.

« La prévention est la première phase du métier. Il n’y a pas de pompier s’il n’y a pas de prévention »

Le film met en lumière la sauvegarde des œuvres, une facette méconnue du public. « On est habitué à voir le pompier sauveteur qui va mettre quelqu’un sur l’épaule et sortir, avec un côté un peu super héros. Là, on met vraiment l’accent sur la sauvegarde du patrimoine et c’est vrai que c’est quelque chose qui n’est pas forcément montré au grand écran ou dans les reportages pompiers classiques », relève Mickaël Turpin. Un autre aspect qui est révélé au spectateur : la prévention. « Elle est la première phase du métier. Il n’y a pas de pompier s’il n’y a pas de prévention. On se dit ‘’Il y a ça comme risque, qu’est-ce qu’on peut mettre en place pour le contrer ? ’’ », explique Stéphane Mingat. Aujourd’hui, ce service s’occupe de toutes les mesures qui permettent d’anticiper les incendies. Il met en œuvre des moyens pour simplifier et sécuriser les futures interventions des sapeurs-pompiers sur le terrain. Jean-Jacques Annaud a gagné le pari, les pompiers le recommandent.

Y aller : « Notre-Dame Brûle », actuellement au cinéma.

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