Pour l’élection présidentielle, Dockinfos propose une série d’articles consacrée aux candidats. Le but : informer les nouveaux électeurs sur chacune des personnalités qui se présentent pour le prochain quinquennat. Une série réalisée par les étudiants en école de journalisme de Strasbourg.
Pour la troisième fois, Nathalie Arthaud se présente à l’élection présidentielle et représente Lutte Ouvrière . Malgré les 0,5 % d’intention de vote, la professeure d’économie continue d’appeler les travailleurs à la révolte pour renverser le système capitaliste français.
Née en 1970 à Peyrins dans la Drôme, Nathalie Arthaud a grandi dans un milieu catholique qui, d’après elle, a accru sa générosité et sa capacité à s’indigner. Alors qu’elle rêvait de devenir coiffeuse, Nathalie Arthaud fait ses premiers pas dans le monde politique à seulement 16 ans, en 1985, suite à la famine en Ethiopie. Si elle rejoint durant un an la « Jeunesse Communiste », elle se tourne finalement vers le parti Lutte Ouvrière.
Succèder à Arlette Laguiller
En 2007, Arlette Laguiller est la première femme à se présenter à l’élection présidentielle. À cette période, Nathalie Arthaud est à ses côtés en tant que porte-parole. Peu de temps après, elle succède à cette figure emblématique de l’extrême gauche et reprend d’ailleurs ses codes lors de meetings, notamment la célèbre formule « travailleuses, travailleurs ». En 2012, elle est pour la première fois candidate dans la course à la présidence et obtient un score de 0,56 % des voix. Bien qu’elle se soit présentée, Nathalie Arthaud n’hésite pas à dire ouvertement qu’elle ne souhaite pas gouverner la France. Pour elle, mener campagne est une méthode efficace permettant de diffuser ses idées. Souvent dans les premiers à récolter les 500 parrainages, elle est soutenue par les Français pour ses idées, mais aussi sa personnalité. « Je parraine Nathalie Arthaud pour saluer son dévouement, son abnégation. Même si je ne suis pas forcément en accord avec les idées du parti, on peut quand même reconnaître qu’elle est convaincue de ce qu’elle dit, elle a un engagement très fort », explique Jean-Claude Spielmann, maire de Mackenheim.
Nathalie Arthaud, une femme « comme tout le monde »
La candidate sort du lot par sa simplicité et son accessibilité. Fan d’Amy Winehouse, adorant lire les ouvrages de Tracy Chevalier, Nathalie Arthaud est une femme comme tout le monde, qui exerce un métier comme tout le monde à l’inverse de ses rivaux. Suite à des études, elle obtient son CAPES avec l’agrégation économie et gestion. Aujourd’hui, elle enseigne l’économie au lycée Le Corbusier d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Pour les besoins de sa campagne, elle laisse derrière elle sa profession principale jusqu’au premier tour, mais retrouvera ses élèves dès le 11 avril. « C’est dans l’ADN de n’importe quel patron, d’agir contre les travailleurs », avait elle déclaré en 2017. Déclaration qui lui a valu de nombreuses critiques. Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal « ETHIC » et membre du « MEDEF » est même allée jusqu’à rédiger une pétition afin qu’elle n’enseigne plus au lycée. « Elle a diffusé à des mineurs influençables, son idéologie et sa haine des entrepreneurs et du capitalisme. Elle a le droit de dire ce qu’elle veut en campagne présidentielle, mais elle n’a pas le droit de faire de la propagande dans l’école de la République. », a-t-elle expliqué.
Tom Herga avec Reyhan Unlu