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Le Bas-Rhin, une terre d’éducation accessible pour les Ukrainiens

Cela fait maintenant un an que la Russie a lancé son invasion de l’Ukraine. Depuis ce jour, des milliers d’Ukrainiens ont rallié l’Alsace. Parmi eux, des étudiants, ils sont 787 à être scolarisés dans les divers établissements de l’académie de Strasbourg.

La guerre en Ukraine a été la source d’une grande vague migratoire. Ce sont en majorité des femmes et des enfants qui ont trouvé refuge en France, amenant dans leur bagage une problématique : la prise en charge des étudiants. L’Éducation Nationale s’en est chargée, dès les 3 premiers mois, 19 000 étudiants ont trouvé une place dans les classes de l’hexagone. L’objectif était clair, scolariser les Ukrainiens dans le délai le plus rapide après leur arrivée et surtout dans un établissement proche de leur nouveau domicile. En Alsace, devenue terre d’accueil de près de 6 400 ukrainiens, de nombreuses mesures d’insertion scolaire ont été prises par les établissement.

Le SEM Walbourg étend sa campagne de solidarité à l’Ukraine

Au SEM de Walbourg, l’accueil des élèves dans l’établissement était tout à fait naturel puisqu’il s’inscrit dans la politique de l’école. Grâce à l’association SEM Solidaire, des élèves étrangers sont accueillis depuis plusieurs années. Logés à l’internat pour que l’intégration soit optimale, le principal défi est de rompre la barrière de la langue. Pour cela, ils assistent à des cours de français pendant des créneaux horaires réservés avec comme objectif, l’obtention du DELF( Diplôme d’Études en Langue Française ). Autrement, les élèves suivent les cours avec les autres, même s’ils bénéficient d’un suivi particulier. C’est Mathieu Amrhein, chargé de l’aspect solidaire qui s’en occupe : « Mon rôle est de les suivre et de trouver des financement aussi, car c’est une école privée, évidemment on ne les fait pas payer, mais il y a des activités extrascolaires et des voyages. Je fais en sorte qu’il y ait un suivi de proximité pour qu’il y ait des résultats qui tiennent la route en vue d’un examen. Le but est de faciliter leur intégration pour qu’ils se sentent bien ». Il donne aussi de sa personne pour familiariser les élèves aux valeurs de la République, un enseignement qu’il juge important en sa qualité de professeur d’histoire. Surtout qu’à Walbourg, les étudiants étrangers ont en grande partie l’ambition de rester sur le territoire. Alors pour que leur niveau soit cohérent avec les attentes des diplômes nationaux, le corps professoral n’hésite pas à déclasser les élèves d’une année à l’autre pour que leur formation, soit la plus complète. « On a le cas d’une Ukrainienne qui a été placée en 4ème à son arrivée, mais pour qu’elle réussisse son brevet, on l’a fait passer en 5ème l’année suivante » raconte Mathieu.

À Walbourg, une salle de travail spécifique est réservée aux étudiants étrangers, Crédit Photo : Lilian Martz

La France ouvre les portes de ses établissements supérieurs aux Ukrainiens

Pour ne pas priver les ressortissants d’un avenir professionnel, l’accès aux études supérieures leur est aussi garanti par l’État. « Les étudiants bénéficiaires de la protection temporaire seront accueillis dans les établissements d’enseignement supérieur. » a communiqué le gouvernement sur son site web. Ce statut est détenu par la grande majorité des élèves ukrainiens puisqu’il s’obtient à condition d’avoir vécu en Ukraine avant le début de la guerre. Une équipe dédiée à l’orientation de ces étudiants a donc vu le jour pour accélérer le traitement des dossiers. C’est via l’adresse mail ukraine@campusfrance.org que les démarches sont simplifiées et le suivi des apprenants garanti. D’autres aides sont mises à disposition de ces derniers comme des places réservés dans les cités universitaires ou encore des repas à 1 € fourni par les restaurants universitaires. Dans ces multiples cantines étudiantes de la capitale alsacienne, ils sont une dizaine en moyenne à profiter des repas à 1 € chaque jour.

C’est notamment le cas de Klara qui a fui le pays au mois de mars 2022. Son intégration à la fac s’est bien passée, particulièrement grâce au soutien qu’elle a reçu. « L’académie m’a beaucoup aidé pour entrer dans la faculté de mon choix. Le suivi est total, je bénéficie même d’aide pour les repas dans les cantines. » Le plus dur aura été de s’adapter puisque ses habitudes alimentaires et scolaires étaient différentes. Heureusement pour Klara, son niveau de français est plutôt bon grâce aux cours qu’elle a suivis cet été. Comme de nombreuses élèves étrangères, elle peut compter sur le soutien de Camille, une camarade qui l’aide au quotidien. « Pour moi, c’était naturel d’aider une autre élève qui en avait besoin, parfois pour les cours, je lui explique en anglais ce qu’elle ne comprend pas en français. » explique-t-elle. Pour ce qui est de l’avenir, la jeune Ukrainienne ne cache pas son ambition de continuer en France et de s’installer durablement dans un pays loin de la guerre.

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