Un an après l’invasion russe sur le territoire ukrainien, de nombreuses associations continuent de venir en aide aux réfugiés. Soutien matériel et humain, voilà ce que propose la Croix-Rouge de Strasbourg. Le président, Jean-Jacques Muller, témoigne.
« Depuis le 4 mars dernier, nous donnons notre maximum pour venir en aide aux familles ukrainiennes arrivées en Alsace », affirme Jean-Jacques Muller. À Strasbourg, la Croix-Rouge a immédiatement répondu présente à l’appel à l’aide lancé par les Ukrainiens après la déclaration de guerre. Un an après, rien ou presque n’a changé. « En 2022, ce sont plus de 10 000 personnes que nous avons aidées grâce aux colis alimentaires. Pour cette année, en seulement 3, mois on dénombre 2 500 bénéficiaires. », déclare le président de l’organisation. La demande est donc toujours bien présente, pourtant les dons eux sont en baisse.
« Un problème chasse l’autre. »
Si la guerre continue en Ukraine, d’autres évènements tragiques ont nécessité récemment l’aide de la Croix-Rouge de Strasbourg. « Comme pour l’Ukraine, lorsque le 6 février, le séisme a frappé la Turquie, nous avons mis un dispositif d’urgence pour venir en aide aux familles de sinistrés. », révèle Jean-Jacques Muller. Il explique ensuite que la tragédie a mobilisé beaucoup de leurs donateurs, faisant alors chuter les financements reçus pour aider l’Ukraine. Une situation qu’il rationalise, « Un problème chasse l’autre. Ce qui est moins porté vers l’Ukraine actuellement, est redirigé ailleurs. Cela ne signifie donc pas que les gens ne donnent plus. » Après un an de guerre, les dons monétaires s’amoindrissent donc, ce qui n’est pas le cas de l’accompagnement apporté par l’organisation.
« Il y a plusieurs façons d’accompagner les Ukrainiens. »
« Actuellement, le soutien que l’on apporte aux réfugiés est plus d’ordre humain. », révèle le président de la Croix-Rouge strasbourgeoise. En effet, une des luttes principales de l’organisation est de faciliter l’apprentissage du français aux ressortissants ukrainiens. Pour ce faire, l’association travaille en collaboration avec le FLE, foyer de langues étrangères de Strasbourg. L’objectif ? Faciliter l’intégration et « donner un rôle à jouer à ces gens que l’on a déracinés de chez eux », s’émeut Jean-Jacques Muller. Il rajoute, « Nous par exemple, nous comptons une dizaine de bénévoles ukrainiens dans nos rangs. ». Une véritable main tendue contre l’isolement pour ces familles. L’action va même plus loin, « D’ici au mois prochain, nous allons ouvrir un soutien pour l’apprentissage du français. Deux fois par semaine, nous enseignerons les bases de la langue ainsi que des conseils, des aides à la professionnalisation. », des propos sur lesquels le président insiste. « Il y a plusieurs façons d’accompagner les Ukrainiens. À l’heure actuelle, il nous tient particulièrement à cœur qu’ils se sentent réellement épaulés. Casser la barrière de la langue est alors primordial », conclut-il. De l’accompagnement matériel à l’accompagnement humain, la Croix-Rouge de Strasbourg continue donc de tenir la main aux centaines de personnes arrivant encore chaque semaine dans leurs locaux.
Elsa Doerler