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Des familles d’accueil font le bilan après un an d’accueil

Plus de 200 Ukrainiens sont arrivés à Metz et ses alentours. Dès les premières arrivées en mars 2022, 80 familles ont choisi de les accueillir chez eux et de les aider à commencer une nouvelle vie. Un an après, il est temps de faire le bilan de la situation.

Si les familles d’accueil ne regrettent en rien d’avoir aider les réfugiés, elles gardent les yeux ouverts sur les difficultés auxquelles elles ont dû faire face. C’est le cas de Robert et sa femme qui ont accueilli deux Ukrainiennes, Hanna et sa fille de 12 ans Nikol, chez eux à Montigny-lès-Metz pendant deux mois. « Les Ukrainiens ont une culture très différente de la nôtre.», témoigne t-il. Leurs habitudes alimentaires, leur mode de vie et par exemple leurs heures de repas ne sont pas du tout les mêmes que celles des Français. « Des fois, Hanna voulait manger à une heure de matin parce que c’était le moment où elle avait faim. », raconte t-il. Mais Robert et sa femme ont réussi à s’adapter et trouver des heures de repas communes.

S’adapter

« Au début cela m’a fait peur, mais les filles avaient vraiment envie de s’intégrer, alors on a chacun fait des efforts pour que les choses se passent bien. », poursuit-il. Hanna a depuis trouvé un travail et sa fille a été rapidement scolarisée, grâce à des proches de Robert qui ont aidé ce dernier dans ses démarches.

Franck a quant à lui assez mal vécu la situation d’hôte. « J’ai accueilli une femme qui n’a pas cherché à s’adapter. J’ai eu du mal à créer un lien avec elle. J’ai évidemment fait mon possible pour l’aider, mais ça a quand même été difficile pour nous de faire coïncider nos modes de vie. », explique t-il. Ces différences culturelles comme les horaires de repas, la langue ou encore l’éducation ont obligés les hôtes et les réfugiés à ajuster leur habitudes.

Paperasse à n’en plus finir

Toutes les familles d’accueil ne passent pas par des associations pour accueillir des Ukrainiens. Sur les 80 familles messines qui ont hébergé des Ukrainiens, quelques- unes d’entre elles ont dû se débrouiller par leurs propres moyens. C’est le cas de Robert. « Ce qui a été le plus dur pour moi, c’est de devoir gérer toute la paperasse, il y en avait énormément. J’ai dû mettre à jour leurs papiers et les inscrire à la sécurité sociale. », déplore t-il.

Il estime qu’il n’a pas été suffisamment aidé dans ses démarches. « A la préfecture ou à la sécurité sociale, impossible d’avoir quelqu’un en face de moi », se désole t-il. L’association ELUkraine de Metz gère normalement cette paperasse à n’en plus finir. « On essaie d’éviter que cela freine les familles d’accueil dans leur capacité à aider les réfugiés et à nouer des liens avec eux », affirme Céline, membre de l’association.

« Un choix engageant »

La plupart des familles d’accueil continuent d’aider les Ukrainiens qu’ils ont accueillis après leur départ. Héberger les réfugiés sur un plus long terme aurait été compliqué pour les familles. « C’est aussi important de garder un espace pour soi, pour la famille et à mon avis, ça n’aurait pas pu durer deux ou trois ans », estime Franck. « Le but n’a jamais été de les accueillir sur un long terme, il fallait les rendre indépendantes. Mais ça reste un choix engageant et il faut être sûr de soi avant. », conclut Robert.

Marie Chappaz

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