Du 11 mars 2022 au 17 juillet 2022, la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) accueille une exposition baptisée « Samouraïs, guerriers et esthètes ». Une initiative qui a pour objectif de sortir des clichés.
Sabres, peintures anciennes, de guerriers… Cette exposition regorge d’objets japonais anciens. « Il y a tout un parcours, un monde à découvrir », explique Emmanuel Marine, commissaire de l’exposition et conservateur de l’évènement. A l’entrée, deux vitrines mettent en avant deux costumes traditionnels de samouraï. Un peu plus loin, des tableaux représentant des portraits ou paysages ornent les murs, laissant ressortir leurs couleurs pâles et vieillies par le temps. Une projection sur le processus de fabrication de sabres traditionnels est également diffusée. L’exposition laisse l’opportunité à la BNU d’accueillir une grande et précieuse collection.
Une large collection, vieille de 70 ans
La plupart des objets exposés est un prêt de Patrick Liebermann. A travers ses différents voyages en Asie, ce Rémois à la retraite a pu acquérir de nombreuses pièces. Etant passionné d’art japonais, il a ainsi proposé à la BNU d’exposer sa collection privée. Une occasion que Emmanuel Marine a su saisir, « Je me suis occupé de l’exposition sur les arts japonais donc c’est naturellement que j’ai accepté de m’occuper de celle-ci », explique-t-il. Cependant, un petit objet métallique peut attirer particulièrement la curiosité du visiteur : le « tsuba » aussi appelé garde de sabre. Situé au début de la lame en guise de protection, il avait pour particularité de pouvoir se changer en un coup de main en fonction des besoins du guerrier. Cet ornement est devenu, à partir du 15º siècle, un objet décoratif et, au 19º siècle, un objet de collection au même titre que les estampes. Il en existe sous plusieurs formes, plusieurs couleurs et avec des gravures différentes.
Un double objectif
La conception de l’univers des samouraïs est devenue corrompue à travers le temps. En effet, les films ou récits légendaires s’éloignent de la réalité et les introduisent comme de simples hommes de guerre, souvent associés à la violence et la répression. La réalité historique est très différente de cette image simpliste, façonnée en grande partie au moment du nationalisme militariste du début du 20° siècle. Raffiné, cultivé, urbain, le samouraï des débuts employait les armes comme un art et les arts comme une recherche de distinction. Des tables de médiation, avec jeux interactifs et ateliers manuels, apportent un point de vue pédagogique à l’exposition. « J’ai une petite joie intérieure : beaucoup d’enfants viennent. Ils jouent et apprennent grâce aux ateliers, au même titre que des personnes plus vieilles. Il y a un intérêt pour ce qu’il y a dans les vitrines quand même. », poursuit Emmanuel Marine. De la même manière, le commissaire de l’exposition a supervisé de nombreuses visites de groupes scolaires pour intéresser un maximum de jeunes. Il a imaginé cette exposition pour sortir des clichés et faire découvrir cette culture à un large public.
Y aller : « Samouraïs, guerriers et esthètes », Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, du 11 mars au 17 juillet 2022, site web