Située à moins de 100 kilomètres de la frontière ukrainienne, la ville de Rzeszów, 60 000 habitants, était un point de transit majeur des réfugiés du pays voisin. À présent, la vague semble être passée.
Si l’on oublie la présence d’un contingent militaire américain, envoyé sous l’égide de l’OTAN mi-février et posté à l’aéroport de la ville, et la proximité du conflit russo-ukrainien, la vie paraît bien calme dans cette ville de la province polonaise des Basses-Carpates. Pourtant, il y a une semaine encore, la gare ferroviaire de la ville était saturée. Des milliers de réfugiés sont passés par ce point de transit important sur la route vers l’Union européenne.
La Pologne, pays de transition
De cette traversée, il ne reste que les quelques panneaux d’indication permettant de situer le centre d’information de la gare. Une dizaine de volontaires sont encore présents pour accompagner les potentiels arrivants. « À présent, on les aide surtout à trouver des endroits où dormir et où se reposer en attendant leur départ vers d’autres villes d’Europe », fait remarquer Robert Homicki, le coordinateur présent sur place. « Les réfugiés ukrainiens obtiennent des tickets gratuits pour aller partout dans le pays (la Pologne), mais la majorité d’entre eux préfère partir vers l’Allemagne, la France ou encore la République Tchèque », constate-t-il.
Un lieu d’accueil presque caché des yeux du monde
À l’intérieur de la cité, un modeste centre commercial renferme une surprise de taille : le plus grand centre de réfugiés de la ville. Difficile à deviner lorsqu’au rez-de-chaussée se trouvent des boutiques de vêtements et d’alimentation. Mais au 1er étage, un complexe d’accueil s’ouvre alors. Des espaces de restauration, des tables garnies de vivres et de produits de première nécessité, et un poste de soin et d’accueil pour les nouveaux arrivants prennent place autour de petits espaces qui hébergent lits et couvertures. Il n’y a pas de cuisine sur place, mais « des restaurants de la ville approvisionnent le centre en repas chaud. La plupart des aides viennent du secteur privé, pas de l’État », assure Oskar Trzyna, volontaire d’une vingtaine d’années. Ouvert depuis trois semaines, le centre a une capacité optimale de 500 places, mais seulement 200 sont actuellement occupées. « Les réfugiés restent ici en moyenne deux jours et ne peuvent rester que trois nuits au maximum. Ce n’est qu’une étape vers les plus grandes villes », explique le jeune homme.
« J’ai réalisé l’urgence dans laquelle ils se trouvaient. J’ai voulu les soutenir »
Parmi les quelques dizaines de bénévoles présents, certains ne sont pas Polonais, comme Aceña Rocio, 21 ans, étudiante espagnole en Erasmus. Présente dans la ville depuis septembre, elle a décidé d’aider les réfugiés après un voyage en train jusqu’à Cracovie, dans lequel le wagon était bondé d’Ukrainiens qui fuyaient la guerre. « Ils avaient besoin d’aide et c’est à ce moment que j’ai réalisé l’urgence dans laquelle ils se trouvaient. J’ai voulu les soutenir », raconte la jeune femme d’une voix calme. « Ma colocataire est d’origine ukrainienne. Heureusement, elle arrivait à appeler tous les jours sa famille qui était restée dans le pays. À présent, ses parents sont en Roumanie », conclut-elle.