Depuis quelques années, le Zoo du Parc de l’Orangerie de Strasbourg suscite de nombreux débats. Après la réhabilitation de la mini-ferme, c’est désormais l’avenir du Zoo dans son ensemble qui soulève de nombreuses questions. Alors que les associations de protection des animaux demandent sa fermeture et que d’autres proposent des solutions pour faire perdurer ce zoo, la municipalité invite les citoyens à exprimer leurs préférences.
Que va devenir le Zoo de l’Orangerie ? C’est la question qui divise la municipalité et les associations de défense des animaux strasbourgeoises. Alors que la Ville de Strasbourg a lancé une consultation citoyenne cette année pour cibler les envies des visiteurs du zoo, les associations de protection des animaux luttent pour la liberté des espèces captives. Trois groupes de travail, issus d’associations diverses, s’étaient réunis autour de la question de l’avenir du Zoo et ont élaboré trois projets. Les associations Animalise et 269 Life France, non satisfaites des propositions, se sont associées pour élaborer un quatrième projet complètement différent. Leurs revendications sont simples : replacer les 50 espèces du zoo dans des sanctuaires ou associations agrégées et aboutir à la création d’un zoo virtuel. Près de 58 000 personnes se sont déjà ralliées à leur cause en signant leur pétition en ligne. D’après Anna Kuhn, responsable du dossier du Zoo de l’Orangerie pour 269 Life France, les autres propositions ne conviennent pas « puisqu’elles comprennent toutes la perpétuité de la détention de ces individus, à des fins pécuniaires et de loisir ». Pour elle, « il n’est plus tolérable de détenir des innocents enfermés, privés de leurs besoins et intérêts fondamentaux, pour le seul plaisir égoïste de quelques humains spécistes ».
Des priorités qui divergent
Les trois projets proposés par les groupes de travail tendent vers un Zoo totalement repensé et rénové… Mais n’ont pas les mêmes priorités. Présentés aux citoyens sous la forme d’une consultation publique, tous proposent un avenir au Zoo de l’Orangerie, en intégrant le cas particulier des macaques de Tonkean, difficilement relocalisables. Ces 9 questions mises en ligne sur le site web de la Ville de Strasbourg, permettent de cibler les attentes et les préférences des visiteurs, pour satisfaire au mieux leurs envies. Le premier, soumis par l’Association des Amis du Zoo, propose le maintien d’un zoo attractif et le développement de l’immersion du public dans les enclos, avec des espèces européennes communes ou en voie de disparition. Le second projet, porté lui par l’association de quartier ADIQ, propose une rénovation et une extension des bâtiments et enclos. Enfin, le projet soutenu par Alsace Nature engage une réduction du nombre d’espèces présentées dans le Zoo. Le responsable du Zoo, Mathieu Pichault a déclaré vouloir que le Zoo de l’Orangerie conserve « son concept de de parc zoologique », tout en étant amélioré.
Alors que la question de la rénovation du zoo était un peu laissée de côté depuis 2016, elle est revenue sur le devant de la scène après la manifestation du 13 octobre. Menée par les protecteurs des animaux pour demander la fermeture définitive du Zoo du Parc de l’Orangerie, elle n’était que le prémisse d’une longue lutte pour la liberté des animaux. C’est après cette opération « coup de poing » que le conseil municipal de Strasbourg s’est penché sérieusement sur la question. Christel Kohler, adjointe au maire en charge de la ville en nature a conscience que l’avenir du Zoo est « un sujet très clivant » duquel il est difficile de tirer un consensus. Actuellement, les associations de protection des animaux continuent leurs cyber-actions, dans l’espoir de voir, un jour, les enclos du Zoo de l’Orangerie vides.
Doriane L’HUILLIER