Depuis le jeudi 5 décembre 2019, les mobilisations contre la réforme des retraites impactent lourdement le quotidien des Français. Sans trêve pour les fêtes de fin d’année, ces grèves ont généré de lourdes conséquences.
Une mobilisation qui bat des records. Même si le nombre de grévistes est en baisse, le mouvement persiste et file vers une 35ème journée de grève générale. Les opposants à la réforme des retraites comptent maintenant sur un regain de mobilisation cette semaine. Les syndicats de la CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU ont appelé à deux journées de manifestations interprofessionnelles et de grèves le jeudi 9 et le samedi 11 janvier. Les négociations devraient reprendre cette semaine. Le gouvernement a indiqué « être ouvert à la discussion ».
30 % de chiffre d’affaires en moins
Les bilans comptables de fin d’année montrent déjà les effets des grèves. Les commerces ont enregistré une moyenne de « 30 % de pertes d’activité sur le mois de décembre », a déclaré l’Alliance du Commerce dans un communiqué de presse du 9 janvier dernier. Un lourd impact pour les enseignes lors de cette période cruciale. Les magasins situés dans des gares ont subi des pertes encore plus lourdes étant donné que très peu des trains étaient en circulation.
Maintenant, les commerçants s’inquiètent « vivement des conséquences graves, pour le commerce, d’une poursuite des grèves durant le mois de janvier », poursuit le communiqué. Un an après le mouvement des Gilets Jaunes, les commerçants font face à de nouvelles difficultés pour l’ouverture des soldes d’hiver, qui commencent au niveau national ce mercredi 8 janvier. « Une période d’activité capitale pour le commerce en général » souligne Yohann Petiot, Directeur général de l’Alliance du Commerce. Les soldes d’hiver et d’été représentent environ 30 % du volume des ventes de l’année.
« Les grèves ont été une grande source de stress »
La grève a également causé plusieurs soucis pour les usagers des transports en commun. D’après la SNCF, 5 000 enfants n’ont pas pu rentrer chez eux pour les vacances de Noël à cause de la fermeture du service « Junior et compagnie », qui permet aux plus jeunes de se déplacer accompagnés. Afin de diminuer le nombre de problèmes, la compagnie ferroviaire s’est engagée à prévenir les voyageurs cinq jours à l’avance si leur train est maintenu ou non. Des alternatives ont également été mises en places pour permettre aux usagers de prendre un autre train, si le leur était supprimé. Mais ces mesures n’ont pas pu apaiser tous les voyageurs.
« Les grèves ont été une grosse source de stress. J’ai appris que mon train Paris-Strasbourg était annulé, j’ai donc acheté un autre billet pour ce trajet. Mais deux minutes après, j’ai appris que mon autre train de Limoges à Paris était également supprimé. », raconte Félix, étudiant à Limoges qui souhaitait rentrer à Strasbourg pour les vacances de Noël. Même si certains étaient sûrs d’avoir leurs trains, ils ont été impactés à Paris, pour aller d’une gare à l’autre afin de prendre leur correspondance. « Le métro ne circulait pas et les bus n’étaient pas bien repartis sur les lignes. Cela a failli nous faire louper la correspondance, on a été obligé de prendre un taxi », explique Gaël, qui a voyagé de Rennes à Strasbourg.
Solène MARTIN