Suite à de nombreux signalement de prisonniers politiques en Azerbaïdjan, le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’Homme ont décidé de le pénaliser.
Dans un verdict rendu le 4 février, la Cour européenne des droits de l’Homme (Cedh) condamne fermement la politique carcérale de l’Azerbaïdjan. Les grandes institutions européennes les accusent d’avoir torturé et tué Manvel Saribekyan, un citoyen de la République d’Arménie, qui avait été détenu dans une prison militaire de Bakou. Des faits remontant à septembre 2010.
Des conditions de détentions douteuses
Selon les informations recueillies par la Cour, les autorités azéries ont accusé Manvel Saribekyan d’obéir à une opération militaire visant à faire sauter une école dans un village azéri frontalier. Le jeune arménien est finalement retrouvé mort quelques jours plus tard, avec des blessures, dans une cellule en novembre 2010. En janvier 2011, les autorités azerbaïdjanaises indiquent dans un rapport d’enquête qu’il s’est suicidé. Pour ne pas attirer les soupçons, les autorités ont affirmé que « ses conditions de détentions ont été exemplaires » et qu’il n’aurait subi aucune violence en prison. Pourtant, la Cour européenne a déclaré que “Mr Saribekyan a été soumis à de mauvais traitements sous la forme de violences physiques graves aux derniers jours de sa vie alors qu’il était détenu au Département de la police militaire de Bakou”, condamnant ensuite le pays. La peine est essentiellement financière ! elle s’élève à hauteur de 60 000 euros versés à la famille de M. Saribekyan ainsi que les frais de justice qui s’élèvent à 2 200.
L’Azerbaïdjan une dictature?
Pays du Caucase entre l’Europe et l’Asie, il a gagné son indépendance lors de la chute de l’Union soviétique en 1991. Grâce à ses ressources pétrolières, il s’est rapidement trouvé des puissants protecteurs comme les États-Unis. Mais aussi la France qui a fait de lui son partenaire privilégié dans cette partie du monde . Pourtant, s’il est un véritable atout pour les pays exploitant le pétrole, il est régulièrement mis en cause pour atteintes grave envers les droits de l’Homme. Un chiffre parle de lui-même : en 2018, l’Azerbaïdjan occupe la 163e place sur 180 dans le classement de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières.