Voilà maintenant plus d’une semaine que la France est entrée en confinement total. Si l’isolement est la solution à la propagation du virus, il se pourrait qu’il aggrave un autre phénomène bien trop répandu : les violences faites aux femmes.
Le Coronavirus est un problème, mais la maltraitance en est également un. Depuis plus d’une semaine, les Français sont obligés de vivre reclus chez eux, sans contact avec des personnes extérieures. Cet isolement pourrait bien devenir un facteur d’augmentation des violences conjugales. En Chine ou encore en Italie, une hausse de ces violences a été recensée depuis le début du confinement. En effet, l’interdiction de sortie isole ces femmes en proie à la brutalité de leur conjoint. Pour Claire Fritsch, présidente de l’association Osez le Féminisme à Strasbourg, peu de solutions s’offrent à ces femmes battues : « Nous ne pouvons plus faire de rencontres pour que ces femmes puissent s’exprimer. On peut les orienter vers des structures d’hébergement mais les listes dépassent parfois six mois d’attente. Même les personnes prêtes à partir et céder leur place ne peuvent pas le faire à cause du confinement. Certains hôtels sont réquisitionnés pour les sans-abris. On est vraiment dans une situation de crise ».
Un gouvernemet jugé impuissant
Face à ces faits avérés, l’Etat a décidé d’agir. Sur son compte Twitter, le Secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité affirme qu’« une crise sanitaire peut exacerber les violences sexistes et sexuelles ou conjugales » et rappelle que la plateforme de signalement arrêtonslesviolences.gouv.fr est toujours ouverte. Mais le gouvernement en appelle à la vigilance de chacun. Pour Claire Fritsch, cette prévention de l’Etat se fait beaucoup trop tardivement : « Ca vient dans un second temps parce que les associations ont diffusé en masse sur les réseaux. C’est quand même très insuffisant .Il faudrait réellement débloquer des fonds importants pour les associations, pour qu’elles aient la capacité d’accueillir. Il faut que l’Etat prenne sa part de responsabilité ».
Les associations en appellent à l’attention de chacun. Depuis le début de l’année, 19 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint. Claire en appelle à la solidarité : « Les voisins doivent appeler le 17 aux moindres signes de violence. Tout le monde doit se sentir concerné ».