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Droits de l'Homme

Nawel Rafik-Elmrini :« les Droits de l’Homme sont dans l’ADN des Strasbourgeois »

Adjointe au maire à l’Eurométropole, Nawel Rafik-Elmrini a fait des Droits de l’Homme l’un de ses principaux combats. A quelques jours des élections européennes nous l’avons interrogée pour connaître les engagements de la ville en matière d’humanisme.

1) Peut-on dire que Strasbourg est une ville humaniste ?

Oui à plusieurs égards. D’abords au niveau historique et géographique. Cette ville est le fruit d’un bouillonnement d’idées car il y a un environnement intellectuel très important. Strasbourg possède l’une des premières universités humanistes d’Europe. C’est aussi la ville symbole de la paix après la guerre. Et il y a évidemment un écosystème assez exceptionnel de par les institutions, la Cour Européenne des droits de l’Homme ou le Parlement.

2) Quels sont les travaux de la ville en termes de Droits de l’Homme ?

L’accueil des réfugiés est pour nous très important. C’est une fierté car au-delà de cet encrage nous intervenons dans une dynamique de partenariat avec les institutions européennes. D’abord par le prix Sakharov. Nous soutenons cela avec une conférence publique destinée aux Strasbourgeois. Le prix Reporter Sans Frontières est aussi fondamental pour nous car c’est ici, à Strasbourg, qu’a eu lieu la première remise de récompense.

 

Le prix Sakharov est crée par le Parlement européen. C’est une récompense pour honorer les personnes ou les organisations qui ont consacré leur existence à la défense des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales. 

 

3) Quelle place les Strasbourgeois apportent-ils aux Droits de l’Homme ?

Vous savez, nous l’avons vu avec les récentes consultations citoyennes, les habitants sont attachés aux valeurs européennes. Et Strasbourg se bat pour la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’accueil des réfugiés. On prône la voix et les valeurs de l’Europe des valeurs. Même si les Droits de l’Homme n’ont pas de frontières.

 

Le prix Reporter Sans Frontières récompense les journalistes et médias qui œuvrent pour la liberté d’expression et les Droits de l’Homme à travers le monde.

 

4) Avec la montée du populisme dans certains pays d’Europe peut-on dire que c’est la période la plus importante pour vous en termes de Droits de l’Homme ?

Oui, cette année plus que tout autre. Depuis deux, trois ans la montée des populistes n’est pas neutre. La Pologne par exemple destitue juges comme bon lui semble. C’est contre l’État de droit. Par conséquent je ne pense pas que la voix de Strasbourg va suffire. Une majorité des villes européennes portent cette voix. Elles sont engagées au plus proche des citoyens contrairement à certains pays.

5) La ville de Strasbourg s’est d’ailleurs distinguée avec une campagne publicitaire choc incitant les habitants à voter aux prochaines européennes pour éviter le même sort que les Etats-Unis. C’est un parti pris pleinement assumé n’est-ce pas ?

Cette année est un vrai tournant pour l’Europe. La mobilisation pour aller voter est déterminante. Il fallait donc pour nous faire une campagne publicitaire qui bouscule et qui fasse prendre conscience.

L’affiche publicitaire de l’Eurométropole en vue des élections européennes 2019.

 

6) Pourtant, envisagez-vous que le populisme triomphe durant les prochaines élections européennes ?

Ça serait dramatique. Nous sommes évidemment contre toutes les formes de populismes. D’où l’importance de la ville de Strasbourg d’appeler à se rendre aux urnes car il faut mobiliser, mobiliser et mobiliser.

7) On vient de fêter les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Un bel âge non ?

Oui ! C’est aussi les 70 ans du Conseil de l’Europe, 60 ans de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et les 20 ans du bureau du commissaire aux Droits de L’Homme. Ce ne sont donc pas des anniversaires lambda. Ils représentent l’Europe solidaire. Une Europe des valeurs. Ces anniversaires nous permettent aussi de faire un bilan et ça nous réoriente vers nos priorités.

8) En décembre dernier Strasbourg fut toucher par une attaque terroriste. Comment la ville doit réagir dans ces moments-là ?

Pour être honnête ça m’a beaucoup bousculée. La ville a réagi en étant debout au plus fort de l’attentat. Des personnes ont ouvert leur maison. Les chauffeurs de taxi ont fait leurs courses gratuitement. Strasbourg a répondu à la violence par la solidarité. Je tiens à souligner l’admirable réaction des habitants durant cette triste période. Je pense que les droits de l’Homme sont dans l’ADN des strasbourgeois.

Crédit photo : Conseil de l’Europe

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