Des collectifs d’automobilistes appelés « les gilets jaunes » appellent les Français à manifester leur mécontentement, samedi 17 novembre, face à la hausse significative des prix du carburant à la pompe.
Depuis quelques jours, bon nombre de gilets jaunes fleurissent sur le tableau de bord des voitures françaises. Cet acte simple est la manifestation du mécontentement d’automobilistes s’opposant à la hausse continuelle des prix du carburant. Selon une enquête Odoxa-Dentsu, 78% des Français trouvent « justifié » l’appel au blocage des routes prévu samedi prochain.
Sur la carte interactive des « blocages du 17 novembre« , on dénombre quelques 650 événements dans tout le pays. Cette forte mobilisation internet ne peut se confirmer, pour l’heure, par des faits réels mais tout est fait pour que les citoyens se mobilisent selon Frank Buhler, un internaute dénombrant 10 000 partages Facebook sur son appel au blocage : « Pour montrer qu’on est nombreux, le bon jour est le samedi. Car le samedi vous ne perdrez pas une journée de salaire » s’exclame-t-il d’un ton convaincu.
La crainte que le mouvement ne s’essouffle
Le plus dur pour ce mouvement citoyen sera de confirmer la tendance. Et ça, Frank Buhler l’a bien compris : « C’est la journée du 18 novembre qui sera cruciale. Les routiers commenceront le blocage à partir du 19 mais s’ils constatent que les particuliers à la fin du samedi rentrent chez eux et qu’il n’y a plus rien le dimanche cela risque effectivement d’être un échec ».
Même son de cloche pour Mathieu Alexandroff, créateur du groupe Facebook « Molsheim et environs, rendez-vous le 17 novembre » qui ne se sent pas pris au sérieux. « La préfecture nous interdit tout blocage. Mais les décisions prises par le gouvernement ne nous demandent pas non plus notre avis alors qu’ils sont censés défendre les intérêts du peuple ». Pour « incitation à la révolte », Mathieu Alexandroff déplore aussi la censure orchestré par le réseau social Facebook qui avait supprimé le dernier groupe appelant à cette mobilisation.
Des appels à la mobilisation isolés
Comme Frank Buhler ou Mathieu Alexandroff, les appels à la mobilisation sont des cas isolés. Il est difficile de quantifier le réel impact de cet appel au blocage et de parler au nom de tous les conducteurs. Une opposition à la manifestation des « gilets jaunes », elle aussi citoyenne, a vu le jour. Tout est parti d’une publication Facebook d’Anthony Hamon, père de famille et automobiliste. Avec son manifeste intitulé « Va te faire foutre avec ton 17 novembre », l’homme voulait alerter l’opinion publique sur l’occultation du thème de l’urgence écologique autour de ce débat. Succès obtenu pour Anthony Hamon qui comptabilise presque 100 000 likes sur son post.
Les récupérations politiques sont elles aussi apparues. Marine Le Pen (Rassemblement national) et Nicolas Dupont-Aignant (Debout La France) se joignent à l’appel au blocage des routes. Toute cette agitation ne semble pas déstabiliser le gouvernement qui a confirmé que les taxes sur l’essence et le diesel continueront d’augmenter jusqu’en 2020, compte tenu de la priorité climatique.
Le mouvement des gilets jaunes en direct
Lucas RUCH
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