Au terme d’un an et demi de négociations, un accord sur le Brexit a été trouvé. 585 pages qui précisent les conditions de sortie du Royaume-Uni, notamment la facture de 43,7 milliards d’euros que le pays devra verser à l’Union européenne et une solution au problème de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Mais Theresa May n’est pas au bout de ses peines pour faire accepter son Brexit par tous les pays européens. Une « déclaration politique » accompagne le traité. Elle pose les premières bases de la relation future du Royaume-Uni avec les 27. Dans cette déclaration, les souhaits de chaque pays sont censés être pris en compte. Tout le monde ne se sent pourtant pas écouté. L’Espagne considère que ses propres revendications n’ont pas été entendues, notamment sur la question de Gibraltar, ce caillou de 6,8 km² récupéré en 1713 par la Grande-Bretagne. Début 2017, l’UE s’était engagée à ce que l’Espagne ait un droit de regard sur tout accord avec Londres sur Gibraltar. Or, aucun droit de veto pour l’Espagne n’est cité dans la déclaration politique. Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, menace de ne pas voter l’accord de sortie si ce droit de veto ne lui est pas accordé. L’Espagne souhaite avoir une place privilégiée dans les négociations de la relation future entre le rocher situé à l’extrémité de l’Andalousie et l’UE pour lutter contre la fraude fiscale et la contrebande du tabac. Dimanche, les différentes parties se retrouveront pour un sommet spéciale. L’UE doit donc d’ici-là convaincre l’Espagne pour que l’accord de Brexit enfin trouvé ne devienne pas un coup d’épée dans l’eau.
Maud Lénée-Corrèze