Un nouveau rapport d’Amnesty International dénonce les abus des autorités françaises dans la lutte contre le terrorisme. D’après l’ONG, les citoyens français ont vu leurs droits amoindris depuis la mise en place de l’état d’urgence le 13 novembre 2015 -levé depuis-, et la loi antiterroriste entrée en vigueur en novembre 2017. Leur principale critique concerne les contrôles administratifs. Ils permettent d’assigner les individus à résidence, de les faire pointer au commissariat quotidiennement et de leur interdire certaines fréquentations. Pour Amnesty International, le problème réside dans le fait que ces contrôles soient mis en place sur la base d’actes que l’individu pourrait commettre, et non plus qu’il a commis. Cela revient à «punir injustement des personnes sans inculpation ni procès, laissant nombre d’entre elles dans une situation juridique incertaine», d’après le rapport publié ce matin. Les musulmans seraient par ailleurs particulièrement touchés. Les conséquences sociales et psychologiques d’une telle mesure peuvent être lourdes : perte d’emploi, stress, isolement… En 2016 déjà, l’ONG avait publié un rapport pour dénoncer la réduction des droits de milliers de Français, suite à la mise en place de l’État d’urgence.
Fanny Perrette