Football leaks, scandale autour du dopage en Russie… Les affaires qui entachent la réputation de certains clubs ou certains organismes montrent qu’un travail de surveillance du monde sportif est nécessaire. Un travail dans lequel le Conseil de l’Europe s’est engagé dans les années 1980. Lors de la conférence organisée dans le cadre des mercredis du Conseil de l’Europe le 28 novembre, les actions de l’institution supranationale ont été présentées.
« Le sport est un élément qui rassemble et permet aux Etats d’acquérir un certain prestige », lance Serguey Khrychikov. Actuellement chef de la division du sport au Conseil de l’Europe, il est intervenu mercredi 28 novembre lors de la conférence des mercredis du Conseil de l’Europe sur le sport et les droits de l’Homme. A ses côtés, Stanislas Frossard, secrétaire exécutif de l’Accord partiel élargi sur le sport (Apes) de l’institution.
Le sport, un milieu peu répressif
Cet organe coordonne l’activité du Conseil de l’Europe sur les questions du sport. Le problème du monde du sport, selon Stanislas Frossard, c’est que la « la répression est déficiente ». Et pourtant, les lanceurs d’alerte et les médias ne cessent de montrer la mauvaise gouvernance dans le monde du sport. « Le domaine sportif est très particulier : les organismes font souvent partie d’un cadre juridique ancien, comme en France la loi sur les associations de 1901 », précise Stanislas Frossard.
Cette loi définit une association comme une organisation à but non-lucratif. Un tel cadre permet aux organismes sportifs de ne pas subir de pressions juridiques trop fortes de la part des États. Mais les grands clubs et institutions sportives sont loin de l’image de l’association : ils brassent de grandes quantités d’argent…et sont de fait au cœur de scandales.
Le besoin d’un cadre juridique
Le Conseil de l’Europe s’est donc donné le rôle de créer un cadre juridique pour le monde du sport. Une tâche qui n’est pas aisée et qui nécessite d’intégrer les États. Ceux-ci ne sont pas tout le temps coopératifs. « L’un des axes du Conseil de l’Europe et notamment de l’Accord partiel est de mettre en relation les différents acteurs, aussi bien les États que les organisations sportives », explique Stanislas Frossard. Tout cela pour créer un environnement respectueux des citoyens et des athlètes.
Des conventions entre les Etats
Quand des avancées sont faites, il faut les marquer dans le marbre. C’est le but des trois conventions qui sont déjà à disposition des 47 pays du Conseil de l’Europe ou de ceux en-dehors qui voudraient s’y ajouter. Serguey Khrychikov, membre de la division sport du Conseil, rappelle que la première de ces conventions a été initiée par les importants débordements de hooligans du match de 1985 à Bruxelles entre le club de Liverpool et la Juventus Football Club.
Le but de cette convention était, et est toujours, de lutter contre les violences liées aux supporters des événements sportifs. Puisque le sport concerne tout le monde, et donc les citoyens européens, c’est une question d’importance pour le Conseil de l’Europe. A la convention sur les violences en marge des matches, deux autres textes se sont ajoutés à la liste : l’un traite du dopage et date de 1989 et l’autre de la manipulation dans les compétitions (2014). Le rôle du Conseil de l’Europe après la ratification ? « Vérifier que les pays signataires respectent les articles en effectuant des visites », souligne Serguey Khrychikov. Cependant, comme on l’a vu dans le cas de la Russie, même les pays signataires ne respectent pas tous les principes.
Maud Lénée-Corrèze