Une avalanche a emporté deux randonneurs à ski et tué l’un d’entre eux dimanche, dans les Vosges. Un accident qui témoigne du danger, souvent sous-estimé, que peut représenter le massif du Grand-Est.
Les montagnes vosgiennes n’inspirent pas forcément la peur. Pourtant, comme en témoigne le tragique accident de dimanche, certains secteurs sont réputés pour être relativement dangereux. C’est le cas du Hohneck, le sommet où randonnaient les deux skieurs emportés par une coulée de neige. Les pentes de son versant alsacien, dont l’inclinaison dépasse parfois les 40 degrés, sont appréciées par les amateurs d’alpinisme, mais constituent des couloirs propices à la formation d’avalanches.
Ne pas négliger les risques
« Les Vosges sont un massif de montagnes et comme dans tous les massifs, il y a des dangers », explique l’adjudant Vincent Leuenberger, commandant adjoint du PGM, le peloton de gendarmerie de montagne de Xonrupt-Longemer. Les chutes de neige particulièrement importantes de cet hiver augmentent les risques d’accident. « On a tendance à parler de coulée de neige dans les Vosges au lieu d’avalanche. Cela banalise la dangerosité et les gens peuvent avoir tendance à être un peu moins prudents que dans les Alpes », remarque-t-il. Certains sports nécessitent pourtant une attention toute particulière aux risques de la montagne.
Un pratique en vogue
Les deux victimes faisaient du ski de randonnée, une activité qui consiste à remonter une pente grâce à du matériel adapté pour la descendre en hors-piste. L’absence de remontée mécanique a fait exploser la pratique de ce sport. « La location de skis de randonnée a augmenté de 80 % cette année », déclare Mike Gaillard, gérant du magasin la Godille, à Munster dans le Haut-Rhin qui ajoute : « 70 % de nos clients qui viennent louer du matériel sont des néophytes. »
Se former pour glisser
Pour les nouveaux adeptes, la pratique du ski de randonnée en sécurité nécessite une initiation aux principes de base qui s’appliquent à la montagne. « La première règle, c’est de ne jamais partir seul », affirme Yannick Dufour, directeur de l’ESF, l’école du ski français, du lac blanc. Il conseille également de se munir d’un DVA, un détecteur de victimes d’avalanches ainsi que d’une sonde à neige et d’une pelle pour toute sortie hors-piste. L’ESF du lac blanc et celle de La Bresse ou certains accompagnateurs de montagne indépendants proposent des formations à l’utilisation de ce matériel de sécurité. Bien qu’elles soient payantes, il s’agit d’un mal nécessaire pour profiter des joies du hors-piste, sans risquer sa vie.