Nino Viallon vit depuis presque 3 ans aux Etats-Unis. Après avoir obtenu son bac en 2022, il a choisi le programme universitaire américain qui offre un équilibre entre étude et la natation de haut niveau.
C’est une performance inédite. Lors des Championnats universitaires américains de natation (NCAA), qui se sont déroulés à Indianapolis du 11 au 15 mars 2025, le Strasbourgeois Nino Viallon s’est qualifié pour la finale nationale. Il a commencé son rêve américain il y a trois ans. « C’est une agence (de recrutement des sportifs ndlr) qui m’a contacté afin de transmettre mes résultats aux coachs des universités américaines. Avant cela, je n’avais pas pensé que c’était possible d’entrer dans une structure comme celle-ci », se souvient-il. Durant sa scolarité en France, Nino avait réalisé plusieurs performances : 4e des Championnats de France Junior du 200 mètres 4 nages et finaliste des Championnats de France Élite sur la même distance.
Ce qui a permis à Nino d’être contacté par plusieurs universités américaines. Il s’est finalement inscrit à l’université de Saint-Léo en Floride. Cette dernière lui offrait la bourse d’étude la plus élevée. En effet, les études supérieures aux États-Unis coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars à l’année. L’Alsacien a alors réussi à obtenir une bourse qui couvre la quasi-totalité de ses frais de scolarité.
Un cadre rêvé
Ce qui a séduit Nino, c’est l’aménagement des cours, les infrastructures, et le staff mis à disposition. « Je vis la vie d’un athlète pro, en France même si j’avais arrêté mes études, je n’aurais pas été dans un tel confort », explique-t-il. « Ici, tout est aménagé, j’ai même des bains froids pour la récupération. Pour un nageur de mon niveau en France, il n’y a rien de tout cela. Je le ressens sur les chronos, depuis le début d’année, j’ai gagné une seconde, sur un temps d’environ 48 secondes, c’est énorme », complète-t-il.
Si les universités déploient autant de moyens pour leurs programmes sportifs, c’est pour bénéficier de la popularité des championnats universitaires.
CP : Florida Southern College
Des débuts peu évidents
Parti seul, à 18 ans, loin de chez lui sans trop maîtriser l’anglais, l’adaptation n’a pas été des plus faciles. « Les premiers mois étaient compliqués, heureusement qu’ils y avaient des Français à ce moment-là, c’étaient presque les seuls avec qui je parlais », confie le nageur. Sauf qu’une fois le temps d’adaptation écoulé, Nino a dû faire face à une nouvelle épreuve. « À la fin de ma première année, l’université dans laquelle j’étais (l’université de Saint-Léo aussi située en Floride), a coupé le programme de natation pour des raisons financières. J’ai donc dû trouver un nouvel établissement », raconte Nino. Pour le jeune homme, le changement d’université est inévitable : s’il n’a plus la possibilité de nager pour son université, Nino ne bénéficiera plus de la bourse qu’il a obtenue. Il rejoint une autre université floridienne, celle de Florida Southern College.
Une adaptation réussie
Dans sa spécialité du 100 yards (91,5 mètres) papillon, il est le premier étudiant de son université de Florida Southern College à s’être qualifié dans le « All American », c’est-à-dire les 8 meilleurs nageurs du pays. Il a même établi le record de l’université sur la distance (46,72 secondes sur le 100 yards papillon). « Depuis ma performance, on m’appelle The French King », se réjouit Nino. « Je suis le seul Français de mon université, donc beaucoup de monde me reconnaît », poursuit-il. Pour son cursus scolaire, Nino a choisi la finance, un programme qu’il n’a pas sélectionné par défaut. Le nageur s’est d’abord imaginé rester en France pour étudier l’économie. Pour la prochaine saison qui sera sa dernière en Championnats universitaires, il espère remporter son épreuve de prédilection : le 100 yards papillon. Ce serait alors un exploit. Le dernier Français à avoir gagné une course en NCAA est un certain Léon Marchand.
Photo : Nino Viallon est sur le point de clôturer sa 3e saison de la championnat universitaire américain de natation (Crédit photo : Florida Southern College)
Mathieu Rampin