Le 26 novembre marque la journée internationale des aides-soignants. Chaque année, elle met en lumière le rôle indispensable de ces professionnels de santé. Cette initiative de la profession, organisée en France depuis 2010 autour de l’Union Française des Aides-Soignants (UFAS), apparaît comme une réponse à un manque récurrent de reconnaissance de cette profession.
Que ce soit dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les services de soins à domicile ou encore les centres de rééducation, les aides-soignants sont partout où il y a besoin de proximité humaine et de soutien. Ils assurent un lien précieux avec les patients, leurs familles et les équipes médicales. Pourtant, ce métier reste parfois peu valorisé malgré une charge de travail souvent lourde et des conditions parfois éprouvantes, particulièrement depuis la crise sanitaire. Des situations complexes mises en image à travers une campagne choc en 2022.
Un métier difficile
Ce court-métrage diffusé sur les réseaux sociaux dans le cadre d’une nouvelle campagne menée par l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) attire l’attention sur les suicides au sein de la communauté médicale. Intitulée « Qui prendra soin de nous lorsque les professionnels de santé ne seront plus là ? », cette campagne vise à encourager les soignants à solliciter l’aide d’urgence. Le court-métrage choc mettait en scène un médecin qui, après avoir visité la chambre d’une patiente, mettait fin à ses jours d’une balle dans la tête, tandis qu’une infirmière se précipitait par la fenêtre et qu’un interne se pendait. Un slogan saisissant accompagne cette mise en scène : « 3 professionnels de santé se suicident tous les deux jours ».
Durant la pandémie de Covid-19, les aides-soignants ont largement été mis en avant. Leur charge de travail s’est considérablement alourdie, en raison de conditions de travail complexes et de ressources insuffisantes, mais leur importance a été soulignée. « Je garderai toujours en mémoire les applaudissements chaque soir à 20 heures. C’était la première fois de ma carrière que je ressentais une véritable gratitude pour mon travail. Après la pandémie, ce sentiment a disparu », confie Aurélie Pataud, aide-soignante aux urgences.
Un engagement porteur de sens
“C’est sûr que ce n’est pas pour le salaire qu’on le fait”, évoque en souriant Amélie Maton-Dujardin, ancienne aide-soignante. Le salaire de cette dernière correspond en effet à la moyenne en 2024, 1400 euros net par mois. “Évidemment qu’on trouve que ce n’est pas assez, surtout pour le travail qu’on fournit quotidiennement”, ajoute-t-elle.
Pour les aides-soignantes interrogées, les remerciements des patients et de leurs familles restent toutefois une reconnaissance, renforçant le sentiment d’utilité. « Je pense que ce métier est une vocation, être à l’écoute, aider les autres, c’est parfois difficile mais c’est une véritable passion », explique Lucie Holtzmann, aide-soignante strasbourgeoise.
Anaïs Follenius
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