Élue le 18 janvier, Roberta Metsola est devenue le jour de ses 43 ans, la plus jeune présidente du Parlement européen. L’eurodéputée maltaise succède à l’Italien David Sassoli. Mais ses positions contre l’interruption volontaire de grossesse (IVG) créent un malaise chez certains députés européens.
Elle est devenue, la troisième femme à être élue présidente du Parlement européen, après les Françaises Simone Veil, et Nicole Fontaine. Mais son élection ne fait pas l’unanimité. Plusieurs eurodéputés reprochent à Roberta Metsola d’être contre le droit à l’avortement. La néo-présidente s’est notamment abstenue au cours d’un vote appelant la Commission européenne à criminaliser les violences faites aux femmes. “Je vous le dis très sincèrement, le symbole de son élection me gêne”, affirme Clément Beaune, secrétaire d’États chargé des affaires européennes sur le plateau de France info. Elle a toutefois promis ne pas défendre ses positions anti-IVG à la tête de l’institution en décembre, lors de son discours. Malte reste d’ailleurs le seul pays de l’Union européenne à considérer l’IVG comme illégale. En 2004, pour rejoindre l’UE, le pays avait négocié une clause d’exemption sur cette loi.
Défenseuse des droits des LGBTQ+
La députée a régulièrement défendu les droits des personnes LGBTQ+. « En tant que femme, je sais à quel point il est important d’avoir des alliées dans ses luttes. (…) L’Europe est une zone de liberté », a-t-elle expliquée lors de son discours au mois de décembre. Selon l’eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry, interrogée par le magazine Elle, la candidate maltaise « a toujours défendu un cordon sanitaire assez strict avec l’extrême droite ». L’élue de droite a aussi eu des positions plus modérées que d’autres, sur l’accueil des réfugiés.
Une entente pour l’élection
Dès le premier tour, elle a obtenu une écrasante majorité de 458 voix sur 690 votes exprimés, un évènement rare au parlement. Roberta Metsola a bénéficié d’un accord d’alternance des groupes politiques qui est une tradition depuis la création du Parlement. Un président de gauche qui était David Sassoli décédé la semaine dernière. Puis un président de droite à mi-mandat, le Parti populaire européen (PPE) a choisi la Maltaise.