Pour son troisième scrutin présidentiel, Nicolas Dupont-Aignan se présente à nouveau comme un candidat « trublion » de la droite. Entre aspiration au poste de chef d’État et réalité des enjeux, le candidat souverainiste peut-il se démarquer ?
Né le 7 mars 1961 à Paris, Nicolas Dupont-Aignan s’intéresse très jeune à la politique. Dès ses 13 ans, il participe au collage d’affiche du candidat du gaullisme social Jacques Chaban-Delmas pour l’élection présidentielle de 1974. Il est rapidement encarté au Rassemblement pour la République (RPR). Se vouant à une future carrière politique, il est diplômé en 1982 de l’Institut d’études politiques de Paris, dans la section service public. Nicolas Dupont- Aignan est également qualifié en finances et a été élève de 1987 à 1989 à l’École nationale d’administration.
Une ligne politique qui a changé au cours du temps
Dans un premier temps proche des europhiles de droites, telle que François Bayrou ou Michel Barnier, le candidat s’éloigne de cette ligne politique dès la ratification du traité d’Amsterdam qui octroient plus de prérogative au Parlement européen, contre laquelle il était opposé. Il rejoint les souverainistes de droite et notamment Charles Pasqua après son remplacement de ses fonctions de secrétaires aux fédérations du RPR.
M. Dupont-Aignan remporte plusieurs scrutins qui lui permettent de peser sur la scène nationale. Il occupe notamment la mairie de la ville de Yerres en Essonne de 1995 à 2017, date à laquelle la loi sur le cumul des mandats prend acte. De même, il est député français depuis 1997 dans la huitième circonscription du même département.
De membre du RPR à meneur de Debout la République
Il fonde le groupe Debout la République au sein du RPR et appelle à voter pour la liste souverainiste conduite par MM. Pasqua et De Villiers aux élections européennes de juin 1999. Suite à des désaccords sur la politique étrangère et le paquet fiscal de Nicolas Sarkozy, il détache son mouvement de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) en 2007 et crée Debout la France dans la foulée. Le parti se veut être une alternative à la droite libérale et propose un nouveau gaullisme souverainiste.
La troisième tentative pour le néo-gaulliste
Il séduit, mais ne dépasse pas les 1,79% des votes à la présidentielle de 2012, et atteint les 4,70% en 2017. Malgré cette progression dans les suffrages exprimés, le candidat se retrouve aujourd’hui à 2% des intentions de votes dans les sondages, victime de la candidature de Éric Zemmour et des départs de ses militants, lui reprochant une ligne trop à droite, trop complaisante avec les nationalistes.
Ses coups d’éclat au JT de TF1 ont marqué les électeurs, mais la personnalité de Nicolas Dupont-Aignan n’est pas facile à distinguer. Entre finesse et politique et vraie franchise, « je dirais plutôt qu’il est franc et vrai avec les gens », explique Francis Guttig, maire de Soppe-le-Bas de 1989 à 2014, et qui a apporté son soutien au candidat lors des scrutins présidentiels de 2007 et de 2012.