Alors que le concours Mister France vient d’élire Mister Rhône-Alpes 2023 comme « l’homme le plus beau de France », la compétition manque une nouvelle fois d’une visibilité médiatique.
Depuis 1984, les hommes peuvent se présenter à un concours de beauté masculin national, Mister France, autrefois appelé « Monsieur France ». Ces 25 dernières années, l’équivalent masculin du concours de beauté Miss France, tente de s’imposer dans le paysage médiatique français. Contrairement à son homologue féminin qui attire près de 7 millions de téléspectateurs chaque année, Mister France peine à connaître le même succès.
Un concours en manque de visibilité
Si Mister France met à l’honneur des jeunes hommes incarnant l’élégance et le charme à la française, il ne s’impose pas pour autant sur le petit écran. Les premières retransmissions à la télévision datent de la 2ème et 3ème édition du concours. Pourtant, malgré des milliers de téléspectateurs, l’engouement n’a pas perduré, au point que l’édition 2004 est annulée. Depuis, les diffusions médiatiques se sont raréfiées. Dans les années 2010, NRJ 12, June et Polynésie 1re, tentent de relancer l’image du concours, mais les faibles audiences confirment que Mister France n’a pas un public aussi large que Miss France. « J’ose imaginer que les gens s’intéressent moins à Mister France. On enlève déjà une grande partie des téléspectateurs masculins », relève Mathieu Kieffer, Mister Alsace 2023. « Je pense, et j’espère, que d’ici deux ou trois ans, le concours sera de nouveau diffusé à la télé. Ce sera beaucoup plus médiatisé « , souligne Alvin Jusufu, Mister Alsace 2024.
Contrairement à Miss France, qui a longtemps été portée par la figure iconique de Geneviève de Fontenay, Mister France peine à trouver une personnalité capable de lui donner une meilleure reconnaissance.
Une compétition aux moyens limités
Miss France et Mister France sont deux concours qui fonctionnent indépendamment et leurs budgets ne sont pas comparables. Tandis que les Miss bénéficient d’un comité structuré et accèdent à des collaborations avec des marques et à une forte médiatisation, le comité Mister France, lui, doit composer avec des moyens bien plus modestes, limitant son développement. Si les Miss profitent d’un voyage de préparation chaque année, pour les Mister, le dernier remonte à la promotion 2022 qui s’est rendue au Cap Vert.
Ce déséquilibre se ressent également entre les comités régionaux qui n’ont pas les mêmes chances de réussite. « On a un vrai travail derrière le show. On vit les mêmes préparatifs que Miss France mais on n’a pas tous la même équipe derrière nous. Par exemple, j’ai dû trouver mon costard moi-même alors que Mister Ile-de-France a trois délégués pour l’aider dans ses tâches. », confie Mathieu Kieffer. « Certaines régions comme Ile-de-France ont des délégués, d’autres comme Alsace et Lorraine, non », confirme Alvin Jusufu.
Mister France, du défi aux critiques
Si les deux concours n’attirent pas le même public, ils promeuvent pourtant les mêmes valeurs. Loin d’être un simple concours de beauté, l’élection repose sur plusieurs critères : physique attrayant, culture générale, aisance à l’oral, démarche élégante et engagement personnel. Tout comme les Miss, les candidats vivent une semaine intense avant l’élection, rythmée par des répétitions et des entretiens.
Ces dernières années, les réseaux sociaux offrent une plus grande visibilité au concours mais l’intérêt des médias reste encore faible, influençant le recrutement des candidats. « Comme ce n’est pas tellement connu, il n’y a pas énormément de personnes qui participent et donc il y a des régions qui ont trois ou quatre candidats au titre. Avec une si petite participation, c’est compliqué de trouver le candidat qui répond le plus aux standards de beautés masculins. C’est à cause de ça que les critiques défilent et donc certains hésitent à tenter l’expérience. », révèle Mathieu Kieffer.
Légende photo : La promotion Mister France 2023 réunis pour préparer l’élection (©Mathieu Kieffer).
Luan Montero