La diplomatie entre la Russie et les États-Unis depuis le début de l’année reste au point mort. Regard sur cette tension qui pourrait marquer l’année 2022.
Une situation aux odeurs de guerre froide. Difficile de passer à côté de ce qui pourrait être une crise majeure en ce début d’année. La Russie qui exige le non-élargissement de l’Organisation du traité atlantique nord (OTAN) aux pays de l’ex-Union soviétique, a déclaré ce mardi vouloir des réponses concrètes de la part des pays occidentaux. Dans le même temps, Moscou a annoncé l’arrivée de troupes russes en Biélorussie pour mener des exercices de préparation au combat. « Les exercices à venir de préparation opérationnelle et de combat ont lieu du fait de l’aggravation de la situation politico-militaire dans le monde, l’augmentation continue des tensions en Europe, notamment aux frontières ouest et sud de la Biélorussie. », a simplement indiqué le ministère biélorusse de la Défense dans un communiqué publié mardi 18 janvier.
L’Ukraine, le terrain de jeu de deux grandes puissances
La première invasion de l’Ukraine en 2014 avait mené à l’annexion de la Crimée et à la guerre dans le Donbass. La Russie en était sortie victorieuse avec un sentiment de toute-puissance face à la passivité des pays occidentaux. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’OTAN garde les yeux rivés sur l’Ukraine. Les responsables américains déclarent “qu’aucune option n’est exclue” en réponse à une éventuelle offensive russe. « Nous sommes à un stade où la Russie peut lancer à tout moment une attaque en Ukraine » a résumé la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, mardi 18 janvier, parlant d’une situation « extrêmement dangereuse ».
Bien que la Russie affirme n’avoir aucune volonté de mener une offensive en Ukraine, les troupes amassées à sa frontière ainsi que les cyberattaques menées à l’encontre des sites du gouvernement ukrainien tendent à montrer le contraire. Cette ancienne république de l’Union soviétique historiquement et culturellement proche de la Russie continue de vouloir se détacher de son encombrant voisin pour se rapprocher des pays occidentaux, une situation insupportable pour le pouvoir russe.
Une menace vécue des deux côtés
L’OTAN poursuit son objectif d’élargissement en Europe de l’Est. Dans son viseur, l’Ukraine et la Géorgie qui voudraient en devenir membres. Une disposition qui ne plaît pas du tout à la Russie qui se sent menacée. Vladimir Poutine parle de vouloir protéger les intérêts fondamentaux de sa sécurité nationale. Lors de son discours annuel du 21 avril 2021, il avait déclaré que “la réponse de la Russie serait asymétrique, rapide et dure” dans le cas où les pressions de l’OTAN à ses frontières deviendraient trop fortes. La Russie juge qu’une désescalade ne sera pas possible si l’Alliance atlantique ne signe pas un accord juridique qui limiterait son élargissement. Pour cette raison, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a rejeté la demande des États-Unis et de l’UE visant à retirer les milliers de soldats russes déployés à la frontière ukrainienne. Il assure que ses troupes ne menacent personne. Chose qu’il est difficile “de ne pas voir comme une menace” a répondu Annaléna Baerbock, son homologue allemande lors d’une conférence mardi 18 janvier après sa visite à Moscou.
Alexandre Celzard