Le confinement de 2020 a soufflé sa cinquième bougie lundi. D’après une étude faite à cette époque par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, 1,2 million de personnes pratiquaient le Pilates. Un nombre qui n’a cessé d’augmenter.
Avec la généralisation du télétravail et l’omniprésence des écrans, la nécessité de corriger sa posture n’a jamais été aussi forte. Avec un tapis, des exercices de renforcement musculaire et une bonne respiration, c’est là que le Pilates a su jouer sa carte. Accessible à tous, il ne séduit pas seulement ceux qui veulent sculpter leur corps, mais aussi des personnes cherchant une activité régulière ou des bienfaits médicaux, comme à l’époque de Joseph Pilates lui-même. En créant cette pratique au début du XXème siècle, il a permis d’aider les malades et blessés de guerre alités à se rééduquer, avant de faciliter la réhabilitation des danseurs.
Une discipline aux nombreux bienfaits
« C’est une réelle éducation qui se met en place pour le corps », explique Rim Nabli, instructrice à l’Éléphant Studio Pilates. Cherchant continuellement le rééquilibrage des muscles, le Pilates profite à la posture des élèves et se distingue du yoga avec une approche plus physique et des mouvements répétés. » Il y a de l’étirement, de la souplesse, mais chaque mouvement contient de la force « , précise Katia Hammouch, enseignante au Studio Pilates Strasbourg. Au-delà du tapis de sol, des accessoires et machines, comme le Reformer, aident au mouvement et à l’apprentissage, selon les professeurs.
Mais au-delà de ses effets physiques, le Pilates joue un rôle clé sur le bien-être et la qualité de vie, d’après ses adeptes. « Les élèves viennent en pleine conscience et ont un moment pour se ressourcer », admet Olivia Callegher, instructrice au centre chorégraphique de Strasbourg mais aussi pour sa propre structure Nos Corps en éveil. Au sein de cette pratique, la respiration est essentielle. Dès lors, le Pilates devient une escapade de sa vie quotidienne, offrant une solution aux problèmes d’insomnies et d’anxiété.
Cours en studio ou sur Internet ?
Les réseaux sociaux ont également contribué à la popularité du Pilates. Cependant, si cette discipline séduit de nombreux amateurs qui s’entrainent avec des vidéos YouTube, les cours ne sont pas toujours adaptés. « En studio vous avez quelque chose en plus : les corrections et la personnalisation », souligne Rim Nabli . En effet, une pratique accompagnée permet de garantir un entraînement accordé à chacun. Un lien entre la conscience et le corps ne doit pas non plus être négligé, et ne peut se travailler à travers un écran.
« Parfois, je fais des séances en solo à la maison, mais en studio on a la prof qui nous motive et l’atmosphère prête à mieux travailler », confie Mélissa Sellès, amatrice de Pilates. En revanche, le coût des cours en studio peut être un frein, notamment pour les étudiants. Les tarifs avoisinent 25 € par séance en groupe et peuvent atteindre 70€ pour un cours privé.
Du côté des enseignants toutes les formations ne se valent pas et beaucoup mettent en garde contre les « diplômes internet ». La profession s’est structurée en une fédération, celle des professionnels de la méthode Pilates en 2011 qui veille à garantir un enseignement rigoureux, avec des formations s’étalant sur au moins un an.
Légende photo : Une enseignante de Pilate accompagne son élève lors d’un cours privé (© Elephant Studio Pilates).
Luan Montero