Le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), publié la semaine passée, met en lumière le déclin de la consommation d’alcool en France. Un penchant visible aussi dans le Grand Est.
Les Français consomment moins d’alcool. C’est la leçon à tirer du dernier rapport de l’OFDT. En 2023, les volumes d’alcool pur mis en vente ont diminué de 3,8 % par rapport à 2022. Cette baisse est principalement causée par le recul des ventes de vin (-4,2 %), bien que ce dernier reste la boisson alcoolisée la plus consommée – plus de la moitié des volumes. En revanche, les bières ne représentent plus qu’un quart des ventes totales. Dans le Grand Est, un adulte sur dix déclare boire de l’alcool quotidiennement, un chiffre légèrement au-dessus de la moyenne nationale selon les chiffres de Santé public France.
Un changement d’habitudes
Côté comportement, la consommation quotidienne chez les adultes a chuté de 13 % entre 2021 et 2023. Dans la région, la consommation intensive se fait ressentir, avec 15,2 % des habitants âgés de 18 à 75 ans qui affirment boire au moins six verres en une seule occasion chaque mois. “Ces modifications traduisent le passage amorcé dans les années 2000 d’un mode de consommation dit « méditerranéen » (avec des usages quotidiens, essentiellement de vin, lors des repas et dans des quantités n’excédant pas quelques verres) à un mode dit « nordique » (usages moins fréquents, mais avec des quantités plus importantes et dans des contextes festifs), qui serait plus répandu chez les jeunes”, précise le communiqué.
Au bar Le Meteor de Strasbourg, cette tendance se confirme. Fantine, 25 ans, confie : “Quand j’étais plus jeune, je buvais beaucoup et très vite en soirée. Aujourd’hui, c’est plus occasionnel.” Pour Luc, 42 ans, une prise de conscience personnelle l’a amené à modérer sa consommation, il a vu un de ses amis mourir d’un accident de voiture en état d’ébriété. “Ça m’a fait réfléchir« , concçoit-il. En revanche, Lucas, 18 ans, illustre un autre type de consommation : “Je bois 3 ou 4 fois par semaine, surtout le week-end et en soirée étudiante.”
Une alcoolisation excessive qui tend de plus en plus vers des hospitalisations fréquentes. 14 258 personnes admises aux urgences en lien direct avec l’alcool ont été enregistrées dans le Grand Est l’année dernière. C’est environ 800 de moins qu’en 2017. La part des passages aux urgences liées à l’alcool est ainsi en diminution, notamment en raison de l’augmentation des admissions aux urgences toutes causes depuis 2021. L’alcool reste la première cause d’hospitalisation dans le pays affirme le communiqué.
Photo : Jules Ehrmann
Jules Ehrmann