Ils étaient plusieurs milliers à manifester dans les rues de Strasbourg ce jeudi. Syndicats ou encore salariés du public et du privé se sont réunis pour faire entendre leur revendication et dénoncer le nouveau plan de réforme des retraites proposé par le gouvernement.
Âge légal de départ, pension minimale ou encore régimes spéciaux, la nouvelle réforme des retraites annoncée par Élisabeth Borne provoque la colère des syndicats. Ce jeudi 19 janvier, ils étaient plus de 10.500, selon la préfecture et 25.000 selon les syndicats, place de l’Étoile à Strasbourg à avoir répondu à l’appel à la grève. « Réforme des retraites, on est au Borne du gouffre », « métro, boulot, tombeau » ou encore « Ton grand-père est mon stagiaire », faisaient partie des slogans scandés durant les 1.7 kilomètre de marche à Strasbourg.
« Le gouvernement change la donne. On passe à 64 ans pour l’âge de départ à la retraite et 43 années de cotisation. Tous les salariés sont là parce que personne ne veut voir ces mesures passer. Le gouvernement est totalement déconnecté du monde du travail », déplore Laurent Feisthauer, secrétaire départemental CGT Bas-Rhin. Lycéens, étudiants, actifs ou même retraités, tous étaient mobilisés autour d’une idée commune : faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites. « Nous devons combattre la réforme proposée ou plutôt imposée par le gouvernement », déclare Sabine Gies, secrétaire régionale de la CFDT.
Les jeunes en avant
En tête du cortège, les étudiants étaient nombreux à manifester en soutien aux salariés. « Si on défile aujourd’hui dans les rues, c’est pour montrer qu’on va se battre contre la réforme et son gouvernement, on est organisé, motivé et on ne va rien lâcher parce qu’aujourd’hui, c’est notre avenir qui se joue ! », s’exclame Elie, 19 ans, étudiant en sciences politiques. Les jeunes manifestants se sentent tout aussi concernés par cette nouvelle réforme et ne comptent pas en rester là. « Si on fait des études, c’est pour avoir un travail, et si on travaille, c’est pour profiter du temps qui nous reste alors pas question de mourir au boulot ! », ajoute Elie.
Après avoir défilé dans les rues strasbourgeoises, la manifestation s’est dispersée peu après 16h sur la place Kléber. Face à l’ampleur de la manifestation, plusieurs syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) ont d’ores et déjà annoncé une nouvelle journée de mobilisation et de grève générale le mardi 31 janvier.
En marge de la manifestation, ce jeudi dans la soirée, une assemblée générale post manifestation contre la réforme des retraites s’est tenue au sein du campus de l’Université de Strasbourg. Plusieurs centaines d’étudiants ont pénétré dans les amphithéâtres avant d’être évacués par la police. Les députés de la Nupes du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes et Sandra Regol, ont réagi sur Twitter jeudi soir, et demandent des comptes à la préfecture et au président de l’université.
Léna Combes