Adoptés par le gouvernement espagnol le 16 février 2023, les congés menstruels commencent à voir le jour dans les entreprises françaises. C’est le cas de Blackbird, agence de développement web basée à Strasbourg qui propose un jour de congé payé à ses salariés qui souffrent de leurs règles.
C’est une première en Alsace, les six femmes de l’agence Blackbird bénéficient désormais d’un jour de congé menstruel rémunéré par mois. Pour en profiter, pas besoin d’une ordonnance du médecin : l’absence se base sur une relation de confiance entre le salarié et l’employeur. Une proposition en vigueur depuis le début de l’année 2023 qui n’a rien d’obligatoire. Les femmes sont libres de prendre ou non la décision de rester chez elle. Pour Perrine, une développeuse web de l’entreprise, la démarche est simple et non contraignante : « Il n’y a rien de compliqué, la seule condition c’est de déclarer son absence, ça peut être la veille ou le matin même ». Une démarche qui a du succès puisque depuis début mars, les six salariées de l’agence y ont déjà eu reprise. Les hommes présents dans les locaux sont eux aussi heureux de cette innovation : « C’est une bonne chose qui devrait se démocratiser, c’est comme un arrêt-maladie si la personne n’est pas bien, c’est normal qu’elle ne soit pas là. » explique Clément, l’un des salariés.
Décision bénéfique pour les salariés et l’entreprise
C’est via l’application de prise de congé utilisée par toute l’entreprise que tout fonctionne. « C’est un jeu d’enfant » pour Perrine qui se saisit de son téléphone et explique : « Je vais sur mon application de gestion de congé et je sélectionne le jour de l’absence. Ensuite, il faut défiler dans les types de congés et je choisis ‘’absence rémunérée’’. Il ne reste qu’à laisser un commentaire sur la raison de l’absence et c’est bon ». Une fois le congé périodique posé, seule la chargée de ressources humaines est au courant du motif. En plus du bien-être de ses employés, l’entreprise compte sur ces congés pour attirer plus de femmes dans ses rangs. Sur les 30 salariés, seules 6 sont des femmes, un écart qui pourrait se réduire grâce à cette démarche qui donne une bonne image de la société. « J’ai davantage eu envie de postuler quand j’ai vu ce qu’ils proposaient », avoue Louise, désormais Culture Manager de l’entreprise.
Lilian Martz