Bouteilles en verre, cotons réutilisables et dentifrices solides… Le zéro déchet s’adapte en proposant des produits à prix abordables. Réduire son impact sur l’environnement et limiter le gaspillage séduisent les étudiants et ils sont de plus en plus à tenter une transition. Pourtant un Français moyen produit 350 kg d’ordures par an.
Selon le premier Observatoire du geste de tri réalisé par l’institut IPSOS, seulement 44% des actifs avec enfants font leur tri de manière systématique. Le constat est encore plus inquiétant chez les étudiants où seulement 37% d’entre eux trient leurs ordures ménagères au quotidien.
Mais quand il est question de réduire le gaspillage, les étudiants et les 25-35 ans sont en première ligne : « Les jeunes sont de plus en plus sensibles à la cause environnementale et celle du zéro déchet.” explique Céline, gérante d’une boutique en vrac à Strasbourg. La responsable a vu la clientèle de son magasin évoluer sur les derniers mois et avoue recevoir de plus en plus d’étudiants qui souhaitent effectuer une transition vers un autre mode de vie.
La prise de conscience vient souvent de l’entourage : “Cet été, j’ai vu mon père qui ne savait absolument pas dans quelle poubelle mettre le plastique. Ça m’a choqué et j’ai eu envie de redoubler d’efforts pour l’environnement. J’ai découvert le zéro déchet et j’ai peu à peu entraîné tout mon entourage là-dedans.” avoue Marie, étudiante en communication.
Tous ces changements passent aussi par un apprentissage : apprendre à faire sa lessive soi-même, connaitre les bons plans et les adresses où se fournir… De réelles compétences que la jeune femme a lentement développé. Mais il est parfois difficile de faire ses courses. Dans les supermarchés, les emballages sont nombreux et les adeptes du zéro déchets sont obligés de passer par des épiceries en vrac. Une décision qui peut sembler difficile pour des étudiants avec un budget limité.
Faire des économies en évitant les emballages
Contrairement aux idées reçues, les portefeuilles des adeptes du zéro gaspillage ne se porteraient pas si mal : “Au début, la transition a un coût, mais sur le long terme j’ai fait de grosses économies” avoue fièrement Marie qui ne produit plus de déchets depuis 6 mois… Au départ, l’achat d’une brosse à dents en bois, de cotons-tiges réutilisables ou de bocaux en verre ont représenté un réel investissement pour l’étudiante. Mais dès le premier mois, elle a pu voir l’impact sur son budget.
Selon les idées reçues, les prix dans les épiceries en vrac seraient largement supérieurs à ceux pratiqués par les grandes enseignes : “On souffre d’une réputation d’épicerie fine… C’est faux ! On a de tout ici, des produits plus chers et des produits d’entrée de gamme comme du riz, des pâtes, du sucre…” martèle Céline, gérante d’une épicerie en vrac. En comparant les prix, il n’y a qu’une très faible différence entre le kilo de pâtes chez Céline et dans les supermarchés. Faire des économies en réduisant son impact sur l’environnement n’est donc pas un mythe. Et l’exemple vient de l’école : à Roubaix, depuis 2019, toutes les écoles de la ville sont investies dans le zéro déchet.
Marie Sprauer