La Fondation Abbé Pierre dévoile ce jeudi son 25ème rapport annuel sur le mal-logement. Un constat inquiétant qui montre des chiffres en constante augmentation.
En France, quatre millions d’habitants n’ont pas de logement ou vivent dans de très mauvaises conditions. C’est le chiffre que donne la Fondation Abbé Pierre dans son dernier rapport annuel. Dans ce constat, l’association distingue deux catégories de personnes: celles qui sont mal logées, c’est-à-dire sans logement personnel, vivant dans la rue ou dans des hôtels. C’est le cas de 4 millions de personnes. La deuxième catégorie est celles qui se trouvent dans une situation instable ou des conditions difficiles de logement. Cela représente les personnes vivant dans des logements insalubres, trop petits ou surpeuplés. Cela concerne plus de 12 millions de personnes en France.
Ce constat est marqué par plusieurs chiffres marquants. La précarité énergétique engendre de lourdes conséquences. Certains doivent faire le choix de remplir leur frigo plutôt que chauffer leur logement.Les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage dans leur logement. L’augmentation de la facture EDF pourrait être une des raisons de cette privation. Un autre chiffre a battu des records. Les expulsions locatives avec intervention de la police ont augmenté de 48% depuis 2018. Chiffres à multiplier par 2 ou 3 si on prend en compte ceux qui ont quitté leur domicile avant expulsion, sous la pression de la procédure explique l’association.
Quel bilan à Strasbourg ?
La capitale alsacienne n’est pas épargnée par ces problèmes de logements mais plusieurs solutions ont été mises en place pour pallier ces difficultés. Le plan logement prévoit de verser les aides personnalisées aux logements (APL) aux personnes sans domicile dès le premier mois. Le processus d’identification des logements vacants qui peuvent être remis sur le marché est long et leur nombre est limité : 3400 logements ont été retenus à Strasbourg sur 65 000 logements vacants et seulement 180 logements ont été remis en location en deux ans. Ces difficultés à remettre des logements sur le marché s’expliquent aussi par le prix des propriétés, les loyers moyens s’échelonnent entre 12 et 14 €/m² dans l’Eurométrople. Des prix similaires à Nantes, Montpellier, ou Lyon. Au total, tous chiffres cumulés, ce sont donc 14.620.000 personnes qui sont, en France, en situation de fragilité face au logement.
Tamara Leroy