La féminisation des stades est en marche. Après des décennies durant lesquelles les stades de football étaient constitués d’une grande majorité d’hommes, aujourd’hui cette tendance évolue. Quelles soient sur le terrain ou dans les gradins, les femmes investissent le monde du football.
Malgré les clichés et les a priori, la féminisation du football est bien en marche. Le Mondial de foot qui a eu lieu en France cet été a d’ailleurs été un bon exemple de la montée en puissance de l’alliance des femmes avec le football. Selon la délégation aux droits des femmes, en 2019, le football comptait 180 000 licenciées contre 51 000 en 2011. Il y aurait également plus de 3000 clubs français dotés d’au moins une équipe féminine. Même si le football masculin reste majoritaire, ces dames commencent à se faire une place dans les stades et pas uniquement sur le terrain. On y retrouve plus seulement les femmes de footballeurs mais également les fans de foot. Ces supportrices n’hésitent pas à donner de la voix pour encourager leurs équipes et sont tout autant passionnées par le ballon. Désormais, les femmes sont également présentes pour encourager leurs équipes. A Strasbourg, le Racing travaille en accord avec l’association Femmes de Foot, qui œuvre pour la féminisation des stades. « Depuis sept ans nous nous allions au Racing pour favoriser la féminisation d’espaces dans les stades, mais également rendre les femmes présentes visibles, afin qu’elles ne soient plus considérées uniquement comme des accompagnatrices mais comme des supportrices à part entière. » explique Sabryna Keller, présidente de l’association.
Et à l’international ?
Dans le reste du monde, la féminisation des stades de football ne connait pas les mêmes progrès. En Iran par exemple, les femmes n’ont pas le droit d’assister librement aux matchs de football. Une femme s’était immolée en septembre devant le tribunal de Téhéran. On la condamnait pour s’être déguisée en homme pour entrer dans un stade de football encourager son équipe favorite. Pour lutter contre cette interdiction, la FIFA a rencontré en septembre un adjoint du ministre des sports pour parler de la « nécessité d’ouvrir les stades aux femmes pour les matches nationaux ». Finalement grâce à la pression exercée par la Fifa, elles étaient 3 500 à supporter leur équipe lors d’un match en octobre à Téhéran. L’UEFA a également mis en garde les clubs et fédérations membres. Son président Aleksander Ceferin les a donc invitées a disputer davantage de match dans des pays qui seraient contre l’accès des stades aux femmes. « Nous savons que deux pays n’autorisent pas hommes et femmes à regarder ensemble les matches. On ne peut punir personne, mais cela ne veut pas dire que l’on doit rester silencieux», explique-t-il. Pour Sabryna Keller, « ce combat est fort, le football est le sport populaire par excellence et les femmes n’y ont pas droit ! ».
Bettina Petry