L’année 2019 a été marquée par des manifestations dénonçant la précarité dans le milieu étudiant. Un point sur la situation à Strasbourg.
Près de 23% des étudiants ont été confrontés à d’importantes difficultés financières. C’est ce que montre la dernière enquête « Conditions de vie des étudiants », menée par l’Observatoire national de la vie étudiante. Cette enquête remonte à 2016 mais sera renouvelée au printemps 2020. Alexia Leroux fait partie de cette frange touchée par la précarité. Étudiante à Strasbourg, elle reçoit une bourse qui n’est pas assez élevée pour subvenir à ses besoins et ses parents ne peuvent pas prendre en charge ses études. « Je suis échelon 1 au niveau de la bourse, je reçois environ 168€ par mois, avec un loyer de plus de 400€ , je ne peux pas juste vivre de ma bourse » explique-t-elle. D’après le site du crous de Strasbourg, les prix des résidences étudiantes varient entre 346 et 550 euros pour une chambre individuelle. Pour subvenir à ses besoins, elle cumule deux emplois. L’enquête montre que 46% des étudiants ont une activité rémunérée pendant l’année universitaire. Parmi eux, 13,3% exercent une activité en parallèle à leurs études. Alexia témoigne que le temps libre qu’ont les autres pour réviser, elle doit l’utiliser pour gagner sa vie.
Des améliorations en 2020 ?
Autre phénomène préoccupant : à Strasbourg, les étudiants sont de plus en plus nombreux à demander une aide alimentaire. Plusieurs associations viennent leur viennent en aide. Les Restos du Cœur du Bas-Rhin leur distribuent des colis alimentaires, tout comme la Croix Rouge française. L’association « Le Bonheur d’un Sourire » leur apporte aussi son soutien dans le quartier de la Laiterie. De nombreux étudiants fréquentent aussi les deux épiceries « Agoraé » gérées par l’AGFES, le principal syndicat étudiant à Strasbourg, où ils achètent des produits à bas prix.
Le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) a annoncé en novembre dernier un gel des loyers pour l’année 2020 dans toutes les résidences. C’est une mesure exceptionnelle car la réglementation prévoit une revalorisation des loyers chaque année. C’est surtout un soulagement pour les étudiants : le logement constitue leur principal poste de dépenses.
Leroy Tamara